Cartes, enjeux politiques/Autour des revendications territoriales
Dans la première partie du cours, nous avons montré que la carte n'est qu'une représentation, elle met en avant certains aspects et omet d'autres, proposant une certaine vision du monde. On a donc présenté les différentes questions techniques liées au travail du géographe, nous montrerons ici que la carte peut aussi être un véritable enjeu politique et diplomatique, par le choix de faire figurer ou non certaines frontières.
En effet, si la fin d'un monde bipolaire et la création d'une communauté internationale permettent aux états de dialoguer et de limiter les affrontements directs, il subsiste de nombreuses tensions accumulées au fil de l'histoire des nations. Ces revendications territoriales ont pour but, ou pour prétexte de reprendre des terres conquises, réunir un peuple, une culture ou simplement par désir d'expansion et de mettre la main sur des ressources naturelles. De tels pays adaptent donc leurs cartes à leur propre vision du monde, le montrant comme il "devrait être" selon eux et non pas comme la communauté internationale le considère.
Cas du Maroc
[modifier | modifier le wikicode]Comme nous l'avons vu la neutralité d'une carte dépend de celui qui la dessine. Il arrive aussi que certaines déformations soit volontaires. Ces déformations ont pour but de revendiquer des territoires comme nous allons l'étudier à travers le cas du Maroc et ses différentes frontières.
La frontière entre l'Algérie et le Maroc est une frontière internationale longue de 1 559 km. Le Maroc revendique le territoire contesté du Sahara occidental mais selon cette revendication la frontière entre l'Algérie et le Sahara occidental (longue de 42 km) n'existe pas. Cette frontière terrestre est fermée depuis 1994 à tout trafic. Le tracé de la frontière a été fixé en 1972 par une convention mais ratifiée seulement par le Maroc en 1992. Ainsi, par prudence son tracé n’est pas indiqué sur la carte Michelin du Maroc au 1/1 000 000. Les tracés indiqués par d'autres éditeurs sont en pointillés en dessous du 34e parallèle. Le doute est encore sous la lumière du jour car même certaines entreprises commettent l'erreur depuis 2008 de présenter géographiquement le Maroc sans le Sahara. Cependant sur la carte officielle de L'ONU (l'Organisation des nations unis), le Sahara occidental est qualifié d’annexion ou occupation non reconnue par l'ONU. Il est donc assez rare que certaines cartes inclues le Sahara occidental au territoire marocain car tout simplement l'origine des cartes viennent de l'ONU.
Le Maroc porte un intérêt tout particulier pour le Sahara car aride qu’il soit, se trouve avoir un sous-sol riche en ressources naturelles. Cette revendication date de l'époque où le Maroc voulait créer le Grand Maroc. Ce concept a été développé par le gouvernement marocains dans les années 1950-60. Ce dernier a publié un document pour revendiquer des territoires qui en auraient fait partie historiquement : la Mauritanie, une partie du Mali, le Sahara algérien et le Sahara occidental. Cette thèse est tenu encore aujourd’hui par les nationalistes et généralement membre du parti de l'Istiqlal, le parti de l'indépendance, mais ce rêve a été quelque peu abandonné.
Notes et Références
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