« La belle au bois dormant/La naissance de Primerose » : différence entre les versions

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== Lire le texte ==
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CES prédictions merveilleuses avaient été faites par un crapaud qui vint sans qu'on sût comment et qui partit de même. Mais la Reine ajouta foi à cette prophétie, et elle eut raison, car lorsque vint le printemps et que les branches se couvrirent de fleurs, elle mit au jour une petite fille si belle que personne n'en avait jamais vu une pareille.
CES PRÉDICTIONS MERVEILLEUSES avaient été faites par un crapaud qui vint sans qu'on sût comment et qui partit de même. Mais la Reine ajouta foi à cette prophétie, et elle eut raison, car lorsque vint le printemps et que les branches se couvrirent de fleurs, elle mit au jour une petite fille si belle que personne n'en avait jamais vu une pareille.


Maintenant, le bonheur remplissait les cœurs de tous les habitants du Palais ! Le Roi était si joyeux qu'il se rendit par inadvertance en robe de chambre à la salle du Conseil et qu'il ne prit pas garde aux sourires de ses courtisans. Des gens de toutes sortes allaient et venaient dans les salons et les corridors. Des courriers montés sur de rapides chevaux furent envoyés dans les parties les plus lointaines du royaume pour porter l'heureuse nouvelle de la naissance de la jeune Princesse. Toutes les cloches des églises sonnèrent ; des drapeaux furent mis aux maisons et des banderoles suspendues à travers les rues. Puis les canons tirèrent : Boum, Boum, Boum, pour annoncer au peuple que tous avaient un jour de repos afin que le plus riche seigneur aussi bien que le plus modeste paysan puisse se réjouir du bonheur de la Reine.
&nbsp;&nbsp;&nbsp;Maintenant, le bonheur remplissait les cœurs de tous les habitants du Palais ! Le roi était si joyeux qu'il se rendit par inadvertance en robe de chambre à la salle du Conseil et qu'il ne prit pas garde aux sourires de ses courtisans. Des gens de toutes sortes allaient et venaient dans les salons et les corridors. Des courriers montés sur de rapides chevaux furent envoyés dans les parties les plus lointaines du royaume pour porter l'heureuse nouvelle de la naissance de la jeune princesse. Toutes les cloches des églises sonnèrent ; des drapeaux furent mis aux maisons et des banderoles suspendues à travers les rues. Puis les canons tirèrent : ''boum'', ''boum'', ''boum'', pour annoncer au peuple que tous avaient un jour de repos afin que le plus riche seigneur aussi bien que le plus modeste paysan puisse se réjouir du bonheur de la Reine.


– " Jamais il n'a existé une enfant aussi belle ! " disait le Roi en regardant sa petite fille couchée dans les bras de sa mère. Il n'aurait pas mieux demandé que de l'entourer de ses soins, mais c'était une chose impossible, car les hommes sont beaucoup trop maladroits pour manier des bébés.
&nbsp;&nbsp;&nbsp;— Jamais il n'a existé une enfant aussi belle ! disait le roi en regardant sa petite fille couchée dans les bras de sa mère. Il n'aurait pas mieux demandé que de l'entourer de ses soins, mais c'était une chose impossible, car les hommes sont beaucoup trop maladroits pour manier des bébés.<br>
&nbsp;&nbsp;&nbsp;— Comment l'appellerons-nous ? demanda le roi, et il énuméra les noms les plus doux à entendre qui lui vinrent à l'esprit, car il pensait qu'une enfant aussi merveilleuse devait avoir un nom en harmonie avec sa beauté ! Mais la reine n'en voulut aucun.<br>
&nbsp;&nbsp;&nbsp;— Elle s'appellera Primerose ! dit-elle, et le roi y consentit.


&nbsp;&nbsp;&nbsp;Le baptême eut lieu quelques semaines après sa naissance. Ce fut une fête splendide, car tous les seigneurs et les grandes dames du royaume y assistèrent, ainsi que les princes et les ambassadeurs des pays les plus éloignés. La petite princesse fut sage comme une image tout le temps de la cérémonie. Elle ne cria pas, bien au contraire, elle ouvrait ses grands yeux bleus et souriait à l’éblouissante assemblée comme si elle comprenait que cette pompe solennelle était en son honneur.<br>
– " Comment l'appellerons-nous ? " demanda le Roi, et il énuméra les noms les plus doux à entendre qui lui vinrent à l'esprit, car il pensait qu'une enfant aussi merveilleuse devait avoir un nom en harmonie avec sa beauté ! Mais la Reine n'en voulut aucun.
&nbsp;&nbsp;&nbsp;Devant la cathédrale, sur la route, le peuple en foule faisait la haie pour voir le défilé des invités. Lorsque les carrosses apparurent, suivis de celui de la reine tenant dans ses bras la princesse Primerose, les spectateurs agitèrent leurs coiffures, poussèrent des exclamations de joie. Beaucoup de petits garçons, pour avoir les meilleures places, se perchèrent sur les branches des arbres ou sur les lanternes, et j'ai entendu raconter qu'une pauvre femme ne put rien voir du tout, parce que son fils avait eu l'audace de grimper sur l'enseigne d'une auberge et se trouvait dans une position si périlleuse que sa pauvre vieille mère tourna tout le temps le dos au défilé du cortège, tremblante d'effroi et d'anxiété de voir son fils tomber de son perchoir.<br>

&nbsp;&nbsp;&nbsp;Au Palais, un magnifique repas avait été préparé.<br>
–" Elle s'appellera Primerose ! " dit-elle, et le Roi y consentit.
&nbsp;&nbsp;&nbsp;La coutume voulait dans ce royaume que, lorsqu'on baptisait un enfant du roi, toutes les fées du pays fussent invitées au festin du baptême. Chaque fée lui apportait un don et il était assuré de jouir d'un bonheur parfait. Il y avait treize fées dans le royaume du roi, mais l'une d'elles vivait solitaire dans un coin tout à fait retiré du royaume. Là, depuis plus de cinquante ans, elle s'était cachée dans les ruines d'une vieille tour, n'ayant qu'un chat pour lui tenir compagnie, de sorte qu'on avait complètement perdu le souvenir de son existence. Il en résulta qu'elle ne fut point invitée au repas de baptême et, bien qu'elle ne pût blâmer personne de cet oubli, elle en fut très mécontente. Cette fée d'ailleurs avait toujours été méchante et acariâtre, n'ayant ni tendresse, ni amour dans le cœur, et personne ne se souciait d'elle, parce qu'elle n'avait jamais donné à personne raison de l'aimer.<br>

&nbsp;&nbsp;&nbsp;Les invités du roi prirent donc place autour de la table du festin.
Le baptême eut lieu quelques semaines après sa naissance. Ce fut une fête splendide, car tous les seigneurs et les grandes dames du royaume y assistèrent, ainsi que les princes et les ambassadeurs des pays les plus éloignés. La petite Princesse fut sage comme une image tout le temps de la cérémonie. Elle ne cria pas, bien au contraire, elle ouvrait ses grands yeux bleus et souriait à l’éblouissante assemblée comme si elle comprenait que cette pompe solennelle était en son honneur.<br>
Devant la cathédrale, sur la route, le peuple en foule faisait la haie pour voir le défilé des invités. Lorsque les carrosses apparurent, suivis de celui de la Reine tenant dans ses bras la Princesse Primerose, les spectateurs agitèrent leurs coiffures, poussèrent des exclamations de joie. Beaucoup de petits garçons, pour avoir les meilleures places, se perchèrent sur les branches des arbres ou sur les lanternes, et j'ai entendu raconter qu'une pauvre femme ne put rien voir du tout, parce que son fils avait eu l'audace de grimper sur l'enseigne d'une auberge et se trouvait dans une position si périlleuse que sa pauvre vieille mère tourna tout le temps le dos au défilé du cortège, tremblante d'effroi et d'anxiété de voir son fils tomber de son perchoir.<br>
Au Palais, un magnifique repas avait été préparé.<br>
La coutume voulait dans ce royaume que, lorsqu'on baptisait un enfant du Roi, toutes les fées du pays fussent invitées au festin du baptême. Chaque fée lui apportait un don et il était assuré de jouir d'un bonheur parfait. Il y avait treize fées dans le royaume du Roi, mais l'une d'elles vivait solitaire dans un coin tout à fait retiré du royaume. Là, depuis plus de cinquante ans, elle s'était cachée dans les ruines d'une vieille tour, n'ayant qu'un chat pour lui tenir compagnie, de sorte qu'on avait complètement perdu le souvenir de son existence. Il en résulta qu'elle ne fut point invitée au repas de baptême et, bien qu'elle ne pût blâmer personne de cet oubli, elle en fut très mécontente. Cette fée d'ailleurs avait toujours été méchante et acariâtre, n'ayant ni tendresse, ni amour dans le cœur, et personne ne se souciait d'elle, parce qu'elle n'avait jamais donné à personne raison de l'aimer.<br>
Les invités du Roi prirent donc place autour de la table du festin.
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# Qu'est-ce qui prouve que le Roi est très ému par la nouvelle ? C'est un détail ridicule ou qui fait sourire ?
# Qu'est-ce qui prouve que le roi est très ému par la nouvelle ? C'est un détail ridicule ou qui fait sourire ?
# Prédiction et prophétie sont deux ?
# Prédiction et prophétie sont deux... ?
# Qu'est-ce qu'un ''courrier'' ?
# Qu'est-ce qu'un ''courrier'' ?
# ''Les hommes sont beaucoup trop maladroits pour manier des bébés'' ?
# ''Les hommes sont beaucoup trop maladroits pour manier des bébés'' ?
# Que veut dire ''pompe solennelle'' ?
# Que veut dire ''pompe solennelle'' ?
# ''J'ai entendu raconter que...'' : Qui est ''Je''?
# ''J'ai entendu raconter que...'' : qui est ''Je''?
# Quelle impression donne l'incident de l’enfant suspendu à l'enseigne ?
# Quelle impression donne l'incident de l’enfant suspendu à l'enseigne ?
# Comment la treizième fée est-elle représentée comme une sorcière ?
# Comment la treizième fée est-elle représentée comme une sorcière ?
# Que veut dire ''acariâtre'' ?
# Que veut dire ''acariâtre'' ?
# La représentation de la sorcière par Arthur Rackham est-elle fidèle au texte ?
# La représentation de la sorcière par Arthur Rackham est-elle fidèle au texte ?
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<strong>Voici les réponses :
Voici les réponses :
# Le Roi est tellement ému qu'il en a oublié de s'habiller. C'est un détail qui fait sourire.
# Le roi est tellement ému qu'il en a oublié de s'habiller. C'est un détail qui fait sourire.
# Prédiction et prophétie sont deux synonymes.
# Prédiction et prophétie sont deux synonymes.
# Un ''courrier'' était une personne qui transportait le courrier, à l’époque où les transports par services postaux n'existaient pas encore.
# Un ''courrier'' était une personne qui transportait le courrier, à l’époque où les transports par services postaux n'existaient pas encore.
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# [[wikt:acariâtre|acariâtre]]
# [[wikt:acariâtre|acariâtre]]
# Arthur Rackham représente la sorcière au sommet d'une tour en ruines en train de s'occuper de son chat, des corbeaux dans le ciel.
# Arthur Rackham représente la sorcière au sommet d'une tour en ruines en train de s'occuper de son chat, des corbeaux dans le ciel.
J'espère que vous avez un bon score !</strong>
J'espère que vous avez un bon score !
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Version du 3 mars 2019 à 21:35

Début de la boite de navigation du chapitre
La naissance de Primerose
Icône de la faculté
Chapitre no 2
Leçon : La belle au bois dormant
Chap. préc. :La prophétie du crapaud
Chap. suiv. :Le banquet
fin de la boite de navigation du chapitre
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La belle au bois dormant/La naissance de Primerose
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CES PRÉDICTIONS MERVEILLEUSES avaient été faites par un crapaud qui vint sans qu'on sût comment et qui partit de même. Mais la Reine ajouta foi à cette prophétie, et elle eut raison, car lorsque vint le printemps et que les branches se couvrirent de fleurs, elle mit au jour une petite fille si belle que personne n'en avait jamais vu une pareille.

   Maintenant, le bonheur remplissait les cœurs de tous les habitants du Palais ! Le roi était si joyeux qu'il se rendit par inadvertance en robe de chambre à la salle du Conseil et qu'il ne prit pas garde aux sourires de ses courtisans. Des gens de toutes sortes allaient et venaient dans les salons et les corridors. Des courriers montés sur de rapides chevaux furent envoyés dans les parties les plus lointaines du royaume pour porter l'heureuse nouvelle de la naissance de la jeune princesse. Toutes les cloches des églises sonnèrent ; des drapeaux furent mis aux maisons et des banderoles suspendues à travers les rues. Puis les canons tirèrent : boum, boum, boum, pour annoncer au peuple que tous avaient un jour de repos afin que le plus riche seigneur aussi bien que le plus modeste paysan puisse se réjouir du bonheur de la Reine.

   — Jamais il n'a existé une enfant aussi belle ! disait le roi en regardant sa petite fille couchée dans les bras de sa mère. Il n'aurait pas mieux demandé que de l'entourer de ses soins, mais c'était une chose impossible, car les hommes sont beaucoup trop maladroits pour manier des bébés.
   — Comment l'appellerons-nous ? demanda le roi, et il énuméra les noms les plus doux à entendre qui lui vinrent à l'esprit, car il pensait qu'une enfant aussi merveilleuse devait avoir un nom en harmonie avec sa beauté ! Mais la reine n'en voulut aucun.
   — Elle s'appellera Primerose ! dit-elle, et le roi y consentit.

   Le baptême eut lieu quelques semaines après sa naissance. Ce fut une fête splendide, car tous les seigneurs et les grandes dames du royaume y assistèrent, ainsi que les princes et les ambassadeurs des pays les plus éloignés. La petite princesse fut sage comme une image tout le temps de la cérémonie. Elle ne cria pas, bien au contraire, elle ouvrait ses grands yeux bleus et souriait à l’éblouissante assemblée comme si elle comprenait que cette pompe solennelle était en son honneur.
   Devant la cathédrale, sur la route, le peuple en foule faisait la haie pour voir le défilé des invités. Lorsque les carrosses apparurent, suivis de celui de la reine tenant dans ses bras la princesse Primerose, les spectateurs agitèrent leurs coiffures, poussèrent des exclamations de joie. Beaucoup de petits garçons, pour avoir les meilleures places, se perchèrent sur les branches des arbres ou sur les lanternes, et j'ai entendu raconter qu'une pauvre femme ne put rien voir du tout, parce que son fils avait eu l'audace de grimper sur l'enseigne d'une auberge et se trouvait dans une position si périlleuse que sa pauvre vieille mère tourna tout le temps le dos au défilé du cortège, tremblante d'effroi et d'anxiété de voir son fils tomber de son perchoir.
   Au Palais, un magnifique repas avait été préparé.
   La coutume voulait dans ce royaume que, lorsqu'on baptisait un enfant du roi, toutes les fées du pays fussent invitées au festin du baptême. Chaque fée lui apportait un don et il était assuré de jouir d'un bonheur parfait. Il y avait treize fées dans le royaume du roi, mais l'une d'elles vivait solitaire dans un coin tout à fait retiré du royaume. Là, depuis plus de cinquante ans, elle s'était cachée dans les ruines d'une vieille tour, n'ayant qu'un chat pour lui tenir compagnie, de sorte qu'on avait complètement perdu le souvenir de son existence. Il en résulta qu'elle ne fut point invitée au repas de baptême et, bien qu'elle ne pût blâmer personne de cet oubli, elle en fut très mécontente. Cette fée d'ailleurs avait toujours été méchante et acariâtre, n'ayant ni tendresse, ni amour dans le cœur, et personne ne se souciait d'elle, parce qu'elle n'avait jamais donné à personne raison de l'aimer.
   Les invités du roi prirent donc place autour de la table du festin.

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  1. Qu'est-ce qui prouve que le roi est très ému par la nouvelle ? C'est un détail ridicule ou qui fait sourire ?
  2. Prédiction et prophétie sont deux... ?
  3. Qu'est-ce qu'un courrier ?
  4. Les hommes sont beaucoup trop maladroits pour manier des bébés ?
  5. Que veut dire pompe solennelle ?
  6. J'ai entendu raconter que... : qui est Je?
  7. Quelle impression donne l'incident de l’enfant suspendu à l'enseigne ?
  8. Comment la treizième fée est-elle représentée comme une sorcière ?
  9. Que veut dire acariâtre ?
  10. La représentation de la sorcière par Arthur Rackham est-elle fidèle au texte ?

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