Sport, mondialisation et géopolitique/Annexe/Stades

Leçons de niveau 13
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Stades
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Annexe 1
Leçon : Sport, mondialisation et géopolitique

Annexe de niveau 13.

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Les stades, symboles de la mondialisation et rôle géopolitique

Problématique : peut-on parler d'une concurrence lors de la construction des stades depuis 1930 ?

Au XXe siècle, les performances sportives sont devenues un enjeu majeur dans la concurrence entre les États. Par l'organisation d'évènements ou de manifestations sportives, ceux-ci cherchent à montrer leur puissance économique et politique.

Cette puissance est clairement exposée par la construction des stades dans lesquels se déroulent les évènements. Avec la mondialisation la construction des stades a pris une très grande ampleur.

Plan :

  • évènement / évolution du sport et des lieux sportifs depuis 1930 ;
  • enjeux politique ;
  • cherche à montrer sa puissance économique (contraintes de construction : espace, lieu, forme du stade...).

Les stades : atout économique ou contrainte ?[modifier | modifier le wikicode]

Camp Nou de Barcelone.

Les stades sont un atout dans la mesure ou ils ouvrent à l'international, ce qui assure de certaines retombées économiques. Par exemple, à Barcelone, le Camp Nou rapporte des millions d’euros au club et à la ville. Ceci s'explique par la popularité du FC Barcelone qui attire de nombreux supporters et de touristes et également par les équipements sportifs et touristiques (musée) dont dispose le stade. En effet, ce stade est un des plus grands en Europe (98 772 places), ce qui permet de faire rentrer des recettes importantes, notamment pendant les matchs. Le Camp Nou sert aussi à l'organisation de concerts (comme de nombreux grands stades) et même de manifestations religieuses[1].

Stade de France.

Le stade de France est un autre exemple d'atout économique local. Il a été construit pour la coupe du monde de football en 1998. Sa construction a eu des retombées sur l'organisation urbaine périphérique: en outre la création d'un quartier autour du stade, le prolongement d'une ligne de RER et la construction de deux gares pour faciliter la desserte des personnes venant au stade. La construction du stade de France a été un atout économique et l'est toujours actuellement, en effet, cela a permis de créer des emplois dans le stade et dans son quartier (35 000). De nombreux grands groupes comme Siemens et EDF-GDF se sont donc installés autour du stade, de même que des entreprises du secteur du commerce, de la mode ou encore de la recherche. Le stade de France et ses alentours sont les premiers moteur de la Plaine-Saint-Denis. Ils génèrent d’importantes recettes grâce aux nombreux évènements qui y sont organisés notamment des concerts à 900 000 euros la location du stade ou encore finales de coupes nationales à affluence importante. Mais étant donné l'absence de club résident, celui-ci ne bénéficie pas d'une affluence aussi importante que le Camp Nou[2].

Staples Center de Los Angeles.

Si le Stade de France est un exemple d’infrastructure sportive multifonctionnelle, celui du Staples Center de Los Angeles est encore plus marquant. Même s'il n'a qu'une petite capacité (20 000 places), ce stade n'en ai pas moins très utilisé. En outre, il accueille 250 évènements dont des rencontres sportives de cinq clubs résidents comme les Lakers de Los Angeles qui est un des clubs les plus connus en NBA, des concerts renommés, des championnats mondiaux, notamment de boxe. Il a également été utilisé pour des répétitions de Mickaël Jackson, la convention nationale démocratique, ce qui dénote de sa notoriété aux États-Unis[3].

Le stade « Océane » du Havre.

Si certains stade sont intéressants pour leur utilisation, d'autres le sont pour des domaines différents. En effet, le stade Océane du Havre se distingue car il est très écologique : possédant 1 500 m2 de panneaux photovoltaïques, ce stade est le premier à énergie positive (il produit plus d'énergie qu’il n'en consomme). De plus, il dispose d'un système de récupération des eaux de pluies et d'un bio-composteur, ce qui renforce encore l'aspect écologique du site[4].

Stade national de Pékin.

Les stades et les infrastructures sportives sont le plus souvent construites à l’occasion de grands évènements comme les Jeux Olympiques par exemple. Mais un problème se pose lorsqu’il faut les utiliser après l'évènement pour lesquels ils ont été érigés initialement. Prenons l'exemple de la Chine et des Jeux Olympiques de 2008. Avec un coût total d'environ 30 milliards de dollars, ce pays a organisé les JO les plus chers de l'histoire. Cependant, après les deux semaines de compétions, beaucoup d'équipements construits pour l’évènement comme le vélodrome, le stade de baseball ou encore le lac et la rivière artificiels sont à l'abandon car ils ne sont plus rentables faute de recettes suffisantes pour couvrir les coûts de fonctionnement. Même si quelques infrastructures sont encore utilisées pour le tourisme, l'organisation de concerts ou de petits évènements sportifs, elles restent très minoritaires et aucune ne réussi à équilibrer ses comptes. Le stade de 80 000 places ou stade national, en est un exemple[5].

De même que la Chine, la Grèce, pays organisateur des Jeux Olympiques de 2004 est dans la même situation. Les chiffres témoignent: 70 % des stades construits à Athènes pour les JO de 2004 sont actuellement abandonnés depuis la fin de cet évènement, car on ne sait plus quoi faire de ces stades qui ont coûté cher à la Grèce : 9 milliards d'euros, à savoir les JO les plus chers de l'histoire après ceux de Pékin[6].

La construction des stades pour la coupe du monde au Qatar suscite la controverse. En effet, de juin à août 2013, au moins une quarantaine d'ouvriers sont mort à cause de leurs conditions de travail déplorables: travaillant parfois sous 50 °C, ils n'ont aucun accès à l'eau potable qui est pourtant gratuite. De plus, s'ajoutant à leur travail, les conditions sanitaires sont tout aussi alarmantes: beaucoup de ces ouvriers immigrés dorment à plusieurs dans des chambres d'hôtel insalubres. Selon Le Monde, ce sont 4000 ouvriers qui pourraient mourir d'ici la coupe du monde 2022 si leurs conditions de travail n'évoluent pas. En plus de poser un problème au niveau éthique, cette polémique suscite des contraintes d'ordre pratique: en effet, la main-d’œuvre de l'émirat est composée à 90% d'immigrés[7].

Les stades : un enjeux politique considérable[modifier | modifier le wikicode]

Les stades dégagent ainsi de nombreux enjeux politiques pour laquelle ils peuvent parfois avoir un rôle plus que prépondérants. Cependant les stades ont été les témoins et on pourrait même dire les victimes d'acte de gouvernements instaurant la terreur comme ce fut le cas au Chili avec le général Pinochet, l’occasion aussi de faire de la propagande à travers ces mêmes stades comme on a pu l'observer en Argentine avec la victoire arrangée de l'Albiceleste chez elle à Buenos Aires lors de la coupe du monde 1978. Les stades qui sont aussi le meilleur moyen d'exprimer sa passion, sa ferveur pour son club de cœur, sa ville ou tout simplement son pays sont donc témoins des plus grandes manifestation de ferveur populaire comme c’est le cas avec le Classico chaud bouillant au Stade Monumental de Buenos Aires qui déchaine tout simplement les passions et met la ville en émoi tout le temps de l'avant match, du match en lui-même et même de l'après match.

La Bombonera (Buenos Aires).

On peut aussi prendre l'exemple des matchs en Italie ou le pays voit s'affronter les rivalités nord/sud s'exacerber et ce encore plus dans ces temps de crise.

Stade de Maracanã (Rio de Janeiro).

Aujourd'hui même au Brésil les stades sont pris comme symbole des excès des dépenses gouvernementales qui impose une inflation démesurée et inadaptée pour de nombreux brésiliens vivant dans des conditions précaires dans les favelas notamment. Ainsi la rénovation des stades brésiliens en vue de la coupe du monde 2014 mais aussi des JO de Rio 2016 étaient, sont et seront un enjeu majeur dans le paysage politico-économico-sociale brésilien. Les brésiliens ont, pour faire entendre leur voix et clamer haut et fort leurs revendications profitant ainsi de la Coupe des confédérations, tournoi préliminaire a la grande coupe du monde et qui sert de répétition générale a cette dernière comme porte étendard de leurs revendications.

Comme évoqué précédemment, sur le plan politique par exemple les stades sont un haut-lieu d'espoir où peuvent avoir lieu des meetings entre autres. Ils sont cependant aussi un symbole très couramment utilisé par des régimes autoritaires comme ce fut le cas des tristement célèbres stades chiliens sous la dictature du général Pinochet où des dissidents au régime y étaient enfermés avant d’être exécutés. Plus récemment on peut citer Le 22 septembre 2009 où le gouvernement putschiste de Roberto Micheletti au Honduras s’est servi de deux stades de base-ball de Tegucigalpa (Chochi Sosa et Lempira Reyna Zepeda) pour enfermer les partisans du président Manuel Zelaya – entre 150 et 200 personnes auraient été détenus dans le premier. Dans ce pays d'Amérique centrale, ces lieux ont une histoire bien particulière. Le 27 janvier 2006, le président destitué Manuel Zelaya – actuellement réfugié à l'ambassade du Brésil – avait été investi dans ses fonctions au stade national de la capitale hondurienne, entouré de 2000 militaires et policiers. Et le Chochi Sosa, aujourd’hui utilisé comme prison, a également servi de scène aux spectacles musicaux variés organisés pour célébrer l'investiture de Manuel Zelaya ce qui montre là encore l’utilisation des stades comme atout politique pour ne pas dire comme propagande.

Cette situation évoque le Chili d'Augusto Pinochet et tous, particulièrement dans cette Amérique latine, connaissent parfaitement la tragique histoire du stade national du Chili, utilisé comme centre clandestin de détention et de torture après le coup d'État du 11 septembre 1973 qui reste comme l'un des difficiles héritages du régime dictatorial a porter pour les Chiliens d'aujourd'hui. Mais une nouvelle fois en Amérique du Sud on peut également mentionner le célèbre Cilindro de Montevideo, un stade de basket que la dictature uruguayenne avait transformé en lieu de détention. C'est maintenant le Honduras qui reprend cette tradition. À ciel ouvert, sous un soleil de plomb, les détenus sont séquestrés sans savoir ce qu’il adviendra d'eux en espérant qu’ils ne subissent pas le même sort que ceux du Stade Santiago au Chili.

Créations, modifications, évolutions, rénovations des stades depuis 1930[modifier | modifier le wikicode]

Stade de la Juventus en construction.

Depuis les années 1930, de nouveaux sports, ou ligues on fait leur apparition, ce qui inclue de nouveaux lieux, forme de terrain, ou même stades selon l’essor qu’ils ont connu[8].

Mais l'essor des stades peux également s'expliquer par l'influence des évènements qui y ont, ou auront lieux comme les différents Jeux olympiques, championnats du monde. On peut d'ailleurs noter que suite au succès de la première édition officiel de la Coupe du monde de football en 1930, le nombre de pays candidats a augmenté ainsi que la rénovation des stades servant pour les matchs. Comme par exemple pour l'Italie, en 1934, et la France, en 1938 qui rénoveront l’ensemble de leurs stades pour répondre aux attentes de la FIFA. Et, malgré l'arrêt forcé de la compétition pendant la Seconde Guerre Mondiale, la compétition connais un retour en force en 1950, qui ne cessera d'accroitre jusqu'à aujourd'hui, entrainant de nouvelles rénovations, comme pour le stade Råsunda qui sera rénové pour la coupe du monde de Suède, en 1958, et de nouvelles constructions comme le Stade de France en 1998[9]. Encore aujourd’hui le problème de sécurité est mis en cause. Certains pays ont effectué une mise à niveaux dans les années 1980 en réponse à certains incidents intervenus, comme à Bradford, Heysel ou encore Hillsborough.

Stade du premier mai, à Pyongyang en Corée du Nord.

Jusqu’à ce jour, le plus grand stade jamais construit au monde est situé en Corée du nord[10], en 1989, mais ne sert qu’à l’occasion d’événements comme le festival Arirang.

Le football est entre autres le sport le plus représentatifs de ces modifications mais n’est pas le seul. En effet, en France, lors de la rénovation dans les années 1970 du quartier de Bercy, l'implantation d'un Complexe sportif est une évidence. Aujourd’hui connu sous le nom de Palais Omnisports de Paris-Bercy, ce dernier est aujourd’hui la plus grande salle de basket française[11], mais n’est pas moins utilisé pour une vingtaine d'autres sports dont il a accueillit des étapes importantes d'une compétition, comme des demi-finales, ou finales, mais également des concerts.


De même que le POPB, le Stade du Camp Nou, construit en périphérie de Barcelone en 1957 permet un développement rapide du quartier, autour du stade, jusqu'à rattraper vite la ville, qui va alors aménager des moyens de transports pour y faciliter l'accès. Ces deux cas illustre bien le cercle vertueux permettant le développement de stades, à l'issue du développement des villes, qui vont par la suite reconstruire d’autre complexe sportif, dans les quartiers alentours.

Évolution des licenciés français de handball.

Également à l'origine de l'importance des lieux de pratiques de sports, leur popularité qui peut se voir au nombre de licenciés. En France, pour le handball, le nombre de licencié a été multiplié par 156% sur les onze dernières années[12]. Un nombre en constante augmentation dont résulte une augmentation du nombre de salles mises à disposition pour la pratique du sport.

D'un autre côté, pendant la Seconde Guerre mondiale, ou durant d'autres périodes, le sport a connu d'autres types d'évolutions, comme la suppression de la pratique de certains sports, par exemple l'interdiction de la pratique du Rugby à XIII, pour privilégier le développement d'autres sports. Au début du XXe siècle, le foot s'installe dans les stades, en particulier dans le stade vélodrome. Et les stades de cyclismes commencent a disparaitre. Mais l'influence politique n’est pas la seule à supprimer certains sports. Par exemple, la Commission exécutive du Comité international olympique a proposé de supprimer la lutte du programme officiel des Jeux olympiques. Encore prévue pour les Jeux de 2020 et de 2024, la présence de la lutte sur la longue durée se pose encore[13]. Si ce sport venait à être supprimé du programme, sa popularité chuterai, ainsi que son nombre de licencié et de complexe sportif équipé pour ce sport.

Depuis 1930, les sports ont connue énormément d'évolutions, influent sur leurs lieux de pratique, leurs nombres de licenciés, et on peut imaginer que le futur en fournira d'avantage.

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Article Wikipédia Camp Nou, consulté en septembre 2013.
  2. Article Wikipédia Stade de France, consulté en octobre 2013.
  3. Article Wikipédia Staples Center, consulté en octobre 2013.
  4. Article Wikipédia Stade Océane, consulté en octobre 2013.
  5. « Le coût des jeux de Pékin », sur http://www.courrierinternational.com/, .
  6. S.Hosny, « Les stades athéniens à l'abandon », sur http://www.rtbf.be/, .
  7. « Coupe du monde 2022 : des "esclaves" népalais morts au Qatar sur les chantiers », sur http://www.lemonde.fr/, .
  8. Article Wikipédia Chronologie du sport, consulté en septembre 2013.
  9. Article Wikipédia Coupe du monde de football, consulté en octobre 2013.
  10. Article Wikipédia Stade du Premier-Mai, consulté en novembre 2013.
  11. Article Wikipédia Liste de salles de basket-ball en France, consulté en novembre 2013.
  12. Article Wikipédia Handball en France, consulté en novembre 2013.
  13. Article Wikipédia Lutte, consulté en décembre 2013.