« Nouvelles figures de l’utilisateur dans une économie de l’attention/Proposition de design pour un dispositif répondant aux attentes » : différence entre les versions

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=== Proposition #5 : (Re)trouver la capacité à être seul.e en présence des autres ===
=== Proposition #5 : (Re)trouver la capacité à être seul.e en présence des autres ===
Suite également à l'hypothèse#3 qui a été affirmée précédemment, nous avons vu que l'usage du smartphone était un bon échappatoire pour éviter un contexte de sociabilisation par malaise, par ennui ou pour justement éviter d'être isolé (plutôt paradoxal, non ?). C'est aussi pour une question de sécurité si l'individu se sent en danger dans une situation par exemple ; mais nous laissons pour l'instant cette raison de côté, notre dispositif ne répondra malheureusement pas à cette situation. <blockquote>Selon Christophe Janssen, "nous pouvons envisager un certain usage du smartphone comme une solution de repli à défaut de pouvoir sereinement être seul en présence d'autrui"<ref>Janssen Christophe, « Transition numérique : la solitude du lien », ''Cahiers de psychologie clinique'', 2021/2 (n° 57), p. 239-263. DOI : 10.3917/cpc.057.0239. URL : <nowiki>https://www-cairn-info.sid2nomade-2.grenet.fr/revue-cahiers-de-psychologie-clinique-2021-2-page-239.htm</nowiki></ref></blockquote>
Suite également à l'hypothèse#3 qui a été affirmée précédemment, nous avons vu que l'usage du smartphone était un bon échappatoire pour éviter un contexte de sociabilisation par malaise, par ennui ou pour justement éviter d'être isolé (plutôt paradoxal, non ?). C'est aussi pour une question de sécurité si l'individu se sent en danger dans une certaine situation ; mais nous laissons pour l'instant cette raison de côté, notre dispositif ne répondra malheureusement pas à cette situation. <blockquote>Selon Christophe Janssen, "''nous pouvons envisager un certain usage du smartphone comme une solution de repli à défaut de pouvoir sereinement être seul en présence d'autrui.''"<ref name=":2">Janssen Christophe, « Transition numérique : la solitude du lien », ''Cahiers de psychologie clinique'', 2021/2 (n° 57), p. 239-263. DOI : 10.3917/cpc.057.0239. URL : <nowiki>https://www-cairn-info.sid2nomade-2.grenet.fr/revue-cahiers-de-psychologie-clinique-2021-2-page-239.htm</nowiki></ref></blockquote>Le téléphone ne semble pas aider à être seul.e dans un contexte social. Il est comme une solution à court terme et problème à long terme puisqu'il renforce le phénomène de solitude, d'où notre hypothèse sur l'hypothèse de solitude autorenforcée. <blockquote>Il s'ensuit "''qu'il ne s’agit pas seulement, au moyen de son smartphone, de se mettre en lien direct et continu avec des personnes éloi - gnées, il s’agit aussi, tout autant et synchroniquement, de se mettre virtuellement à distance d’autrui.''"<ref name=":2" /></blockquote>Autrement dit, il n'y a pas de passage clair entre ce qu'appelle Christophe Janssen une "présence-lien" et une "rupture-absence". Ces différents temps se confondent et ne permettent pas à l'individu de se situer correctement. L'individu est soi en lien avec les autres soit non mais ici le smartphone les confortent à se mettre à distance dans la présence. Il "''négative la présence de l'autre''" alors même que la personne est présente.


Ainsi, notre dispositif se propose d'annuler cette "solitude du lien". Deux réponses sont envisagées : redonner de la valeur à une"présence-lien" ou à une "absence-rupture". Au lieu d'être dans un entre deux (se sentir seul.e même entouré.e), l'idée est de (ré)apprendre à être vraiment seul.e (absence-rupture) et/ou créer une vraie valeur à la présence physique et émotionnelle avec l'autre (présence-lien).

Concrètement, c'est reprendre basiquement l'idée de la proposition #4 : par exemple déposer son téléphone, et avoir le droit de l'utiliser qu'en consommant (si on est au bar). Mais avant même de procéder à cette solution, le but est aussi de retrouver cette capacité à être seul.e sans que cela soit symptomatique. Si notre hypothèse se base sur la solitude auto-renforcée c'est que le problème est notre rapport à notre solitude alors autant jouer sur ça. Comment ?


=== Références ===
=== Références ===

Version du 4 décembre 2021 à 17:42

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Proposition de design pour un dispositif répondant aux attentes
Icône de la faculté
Chapitre no 3
Leçon : Nouvelles figures de l’utilisateur dans une économie de l’attention
Chap. préc. :Analyse des attentes des nouvelles figures de l'utilisateur
Chap. suiv. :Prototypage du dispositif
fin de la boite de navigation du chapitre
En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Nouvelles figures de l’utilisateur dans une économie de l’attention : Proposition de design pour un dispositif répondant aux attentes
Nouvelles figures de l’utilisateur dans une économie de l’attention/Proposition de design pour un dispositif répondant aux attentes
 », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.

Proposition #1 : Panne Volontaire via application

Il est facilement constatable via de multiples études, que les réseaux sociaux sont un facteur de solitudes chez beaucoup de personne, voire même développe des troubles psychologique déjà présent. [1] [2] C'est effet est observable dans le cadre de l'utilisation des réseaux sociaux d'un point de vu personnel mais cela se ressent aussi en groupe. En effet les réseau sociaux peuvent avoir un impacte négatif en communauté dans le cadre d'événements sociaux où les notifications viennent capter l'attention de l'utilisateur, l'éloignant finalement du contact social directe.

Il convient donc d'imaginer un dispositif qui provoquerai une panne volontaire, via une application présente sur le smartphone d'un utilisateur, quand celui ci est à proximité d'autres utilisateurs possédant lui aussi l'application. En effet différentes expériences montre les effets positifs d'une diminution des notifications sur le mental. [3] Néanmoins il ne semble pas que des dispositif de design ai déjà été mis en place pour lutter contre la solitude provoquée par l'utilisation des réseaux sociaux. En effet les études actuelle sur le sujet sont pour la plupart considérés comme incomplète et préconise des méthode d’identification des problème d'addiction aux réseau sociaux nommé IAT. [4] Une fois le diagnostique effectué les traitements proposé sont d'ordre médical, au jour d'aujourd'hui aucun dispositif permet de prévenir ses troubles en usant justement de la technologie.

Cependant pour imaginer un tel dispositif on peut s'inspirer de dispositif technologique mis en place pour lutter contre la solitudes provoquer par d'autres facteurs que les réseaux sociaux. Par exemple des dispositifs on déjà été mis en place pour lutter contre l'isolement des personnes âgée [5].

Proposition #2 : Réciprocité d'échange dans les chatrooms

On émet la proposition suivante : les personnes d'un groupe où plusieurs personnes ne se connaissent pas reçoivent tous une notification sur leur téléphone les invitant à "lever la tête" et échanger avec les personnes du groupe autour d'elle. Pour cela on peut faire un lien avec l'étude de Jean-Samuel Beuscart, Dominique Cardon, Nicolas Pissard et Christophe Prieur.[1] Ils ont montré que l'application Flickr qui se basait en partie sur des chatrooms permettait de créer de la réciprocité dans l'échange. Ces chatrooms sont des "endroits" numériques dans lesquelles les utilisateurs partagent des photos et peuvent réagir et commenter celles des autres utilisateurs. Le lien apparaît dans le fait que le partage d'un objet ou d'un phénomène avec tous les utilisateurs peut amener de la réciprocité et de l'échange entre les individus. Donc on peut en déduire qu'un tel dispositif qui reste encore à déterminer et à préciser, permettrait bien de créer des échanges entre plusieurs personnes.

Proposition #3 : Etre attentif aux inconnus, ou comment échanger avec un inconnu nous permet de regénérer notre attention.

Les résultats du questionnaire et nos propres témoignages montrent que lorsqu'un individu se retrouve dans une situation sociale dans laquelle il ne connaît personne, il se servira de son smartphone comme d'un échappatoire à cette situation pouvant provoquer une certaine anxiété chez ce-dit individu. Cette solitude auto-renforcée nous mène à diminuer la qualité de notre attention; notre dispositif serait donc une option de solutions à cette problématique-ci.

Nous savons aussi qu'échanger socialement (discussion, débat, etc.) avec des individus étrangers est à la fois gratifiant et enrichissant intellectuellement et pourtant nous évitons ce genre de situation par peur d'être jugés sur nos propos qui pourraient paraître à autrui comme inintéressants. [2]

Cette application mobile permettrait donc de "briser la glace" avec les individus qui nous entourent en proposant des déclencheurs d'échanges sociaux sous formes de questions, de thèmes de débat, etc. Ce à fin de libérer la parole et lancer une discussion naturelle et fluide. Aussi, ce dispositif permettrait d'éviter les banalités des premiers échanges, tels que l'évocation du statut socio-professionnel, les faits divers ou la météo et proposerait des sujets de débats plus profonds et enrichissant renforçant ainsi notre apprentissage.

Notre but est de sortir l'individu du cercle vicieux de la solitude renforcée par la consultation effrénée de son smartphone (sans fins intellectuelles) en lui proposant d'échanger avec autrui ce qui viendrait par conséquent renforcer son attention, d'un aspect à la fois intellectuel/cognitif mais aussi humain (prévenance).

Proposition #4 : Éliminer l’échappatoire du téléphone pour rétablir le lien social

Suite à l’hypothèse #3 qui a été affirmé précédemment (Nouvelles figures de l’utilisateur dans une économie de l’attention/Travail pratique/Analyse des attentes) nous voyons que lorsque les individus se trouvent dans une situation inconfortable de type socialisation ils ont tendance à aller sur leur smartphone pour y chercher du réconfort et se couper du monde dit "réel". C’est une habitude qui prend place trop souvent et qui peut être considérée comme une addiction.


Cette addiction se nome le “phubbing”.

Selon V. Chotpitayasunondh, K.M. Douglas, un "Excessive smartphone use and compulsive smartphone checking is also associated with interpersonal relationship problems such as inhibition of interpersonal closeness"[3]

En outre, on manque de proximité avec les autres par solitude et on essaye de combler ce manque par le phubbing. Les auteurs parlent aussi d’un phénomène connu, la FOMO ( Fear Of Missing Out ) ou la peur de manquer quelque chose en français.

Which is described as the fears, worries, and anxieties people may have in relation to being in (or out of) touch with the events, experiences, and conversations happening across their extended social circles.[3]

Le phubbing est donc une addiction qui est due à une certaine solitude mais aussi à l’anxiété générée par ce même phénomène qui engendre par la suite la FOMO.

This anxiety about being left out of the information circuit also plays a crucial role in seeking out social networking services, need satisfaction, life satisfaction, and mood, which have all been connected to levels of smartphone addiction.[3]


Dans une étude retranscrite par la Guilford Press Periodicals, on découvre que les personnes qui se limitent à aller sur leurs réseaux sociaux que 10 minutes par jours montrent "a significant decreases in anxiety and fear of missing out over baseline, suggesting a benefit of increased self-monitoring".[4]


On peut ainsi voir que les individus sont addicts à leur smartphone par solitude “auto-renforcée” mais aussi par la FOMO.


Il me semble pertinent de définir les contours du terme addiction. Selon le dictionnaire Larousse, une addiction est une "conduite addictive, toxicomanie"[5]. On peut donc comparer le “phubbing” au tabac.

Selon des études, "Desire is triggered by two forces : distress and anticipation of reward, or pleasure".[6]

Notre cerveau produit des réactions chimiques qui réduisent nos émotions négatives telles que : la peur, la dépression […] et la solitude. Lorsque l’on comble notre addiction c’est dans le but d’avoir une gratification "reward-seeking".

On est donc accro, non pas au ping Snapchat ou aux commentaires Insta sur notre dernière photo, mais au rush de dopamine procuré par notre anticipation de ce qu’annonce la sonnerie ou la notification. Et la plupart du temps, on place beaucoup trop d’espoir dans ces alertes virtuelles.[7]

On reproduit donc ce schéma par addiction à ce rush de dopamine.

Le dispositif propose donc de couper cette addiction et de retisser le lien social en enlevant l’addiction comme cela a été fait dans l’étude de la Guilford Press Periodicals.[4] En enlevant le téléphone des personnes lorsque l’on rentre dans un bar par exemple, on les empêche donc de se réfugier dans leur bulle et les poussons à vivre la realité. Si tout le monde est présent mentalement, alors les personnes vont retisser du lien social. Les individus seront alors dans un cadre où ils ne peuvent pas ressentir la FOMO car ils vivent quelque chose qui pourrait provoquer la FOMO chez d’autres. Ils ne ratent donc rien.

Le seul problème est que couper une addiction du jour au lendemain est difficile. Pour laisser fonctionner le “reward-seeking”, les personnes pourrons consulter leur téléphone lors de leur achat au comptoir le temps de quelques minutes pour ainsi se rendre compte que le moment présent est mieux que les attentes qu’ils se sont fait des autres opportunités qu’ils avaient. Mais aussi assouvir l'envie de regarder son téléphone pour se sentir mieux par la suite. Ils peuvent ainsi retourner à un moment présent qui leur est plus profitable.

Proposition #5 : (Re)trouver la capacité à être seul.e en présence des autres

Suite également à l'hypothèse#3 qui a été affirmée précédemment, nous avons vu que l'usage du smartphone était un bon échappatoire pour éviter un contexte de sociabilisation par malaise, par ennui ou pour justement éviter d'être isolé (plutôt paradoxal, non ?). C'est aussi pour une question de sécurité si l'individu se sent en danger dans une certaine situation ; mais nous laissons pour l'instant cette raison de côté, notre dispositif ne répondra malheureusement pas à cette situation.

Selon Christophe Janssen, "nous pouvons envisager un certain usage du smartphone comme une solution de repli à défaut de pouvoir sereinement être seul en présence d'autrui."[8]

Le téléphone ne semble pas aider à être seul.e dans un contexte social. Il est comme une solution à court terme et problème à long terme puisqu'il renforce le phénomène de solitude, d'où notre hypothèse sur l'hypothèse de solitude autorenforcée.

Il s'ensuit "qu'il ne s’agit pas seulement, au moyen de son smartphone, de se mettre en lien direct et continu avec des personnes éloi - gnées, il s’agit aussi, tout autant et synchroniquement, de se mettre virtuellement à distance d’autrui."[8]

Autrement dit, il n'y a pas de passage clair entre ce qu'appelle Christophe Janssen une "présence-lien" et une "rupture-absence". Ces différents temps se confondent et ne permettent pas à l'individu de se situer correctement. L'individu est soi en lien avec les autres soit non mais ici le smartphone les confortent à se mettre à distance dans la présence. Il "négative la présence de l'autre" alors même que la personne est présente.


Ainsi, notre dispositif se propose d'annuler cette "solitude du lien". Deux réponses sont envisagées : redonner de la valeur à une"présence-lien" ou à une "absence-rupture". Au lieu d'être dans un entre deux (se sentir seul.e même entouré.e), l'idée est de (ré)apprendre à être vraiment seul.e (absence-rupture) et/ou créer une vraie valeur à la présence physique et émotionnelle avec l'autre (présence-lien).

Concrètement, c'est reprendre basiquement l'idée de la proposition #4 : par exemple déposer son téléphone, et avoir le droit de l'utiliser qu'en consommant (si on est au bar). Mais avant même de procéder à cette solution, le but est aussi de retrouver cette capacité à être seul.e sans que cela soit symptomatique. Si notre hypothèse se base sur la solitude auto-renforcée c'est que le problème est notre rapport à notre solitude alors autant jouer sur ça. Comment ?

Références

  1. Beuscart, J., Cardon, D., Pissard, N. & Prieur, C. (2009). Pourquoi partager mes photos de vacances avec des inconnus : Les usages de Flickr. Réseaux, 154, 91-129.
  2. (en) Juliana Schroeder, Donald Lyons et Nicholas Epley, « Hello, stranger? Pleasant conversations are preceded by concerns about starting one. », Journal of Experimental Psychology: General, 2021-10-07 (ISSN 1939-2222 et ISSN 0096-3445) [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2021-11-16)]
  3. 3,0 3,1 et 3,2 (en) Varoth Chotpitayasunondh et Karen M. Douglas, « How “phubbing” becomes the norm: The antecedents and consequences of snubbing via smartphone », Computers in Human Behavior, vol. 63, 2016-10-01, p. 9–18 (ISSN 0747-5632) [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2021-11-17)]
  4. 4,0 et 4,1 Melissa G. Hunt, Rachel Marx, Courtney Lipson et Jordyn Young, « No More FOMO: Limiting Social Media Decreases Loneliness and Depression », Journal of Social and Clinical Psychology, vol. 37, no  10, 2018-12-01, p. 751–768 (ISSN 0736-7236) [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2021-11-17)]
  5. Éditions Larousse, « Définitions : addiction - Dictionnaire de français Larousse », sur www.larousse.fr (consulté le 17 novembre 2021)
  6. Why Patients Cannot Stop: Addiction and The Drive-Reward System ; https://pro.psycom.net/assessment-diagnosis-adherence/addiction-neurobiology-assessment-risk-relapse-treatment
  7. « Pourquoi se sent-on obligé de checker son portable toutes les 5 minutes ? », sur Le Bonbon, (consulté le 17 novembre 2021)
  8. 8,0 et 8,1 Janssen Christophe, « Transition numérique : la solitude du lien », Cahiers de psychologie clinique, 2021/2 (n° 57), p. 239-263. DOI : 10.3917/cpc.057.0239. URL : https://www-cairn-info.sid2nomade-2.grenet.fr/revue-cahiers-de-psychologie-clinique-2021-2-page-239.htm