Nouvelles figures de l’utilisateur dans une économie de l’attention/Travail pratique/Conception de l’espace-problème/Principe d'attentionalité transindividuelle

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Principe d'attentionalité transindividuelle "à travers moi, c’est toujours nous/noûs qui fait attention."

Ce principe repose sur le fait que l’on est conditionné par notre entourage et que l’on va forcément agir dans un premier temps comme la société le veut.

“ L’attention que je prête à ce qui m’environne et à ce que je rencontre est condamnée, au moins dans un premier temps, à suivre les voies frayées par les images et les discours qui circulent autour de nous et en nous. ”[1]

D’autre la définissent comme ci-suit :

« La relation intérieure et extérieure à l’individu », le transindividuel apparaît comme ce qui unifie non pas l’individu et la société, mais une relation intérieure à l’individu (celle qui définit son psychisme) et une relation extérieure (celle qui définit le collectif) : l’unité transindividuelle des deux relations est donc une relation de relations[2].

En outre, ce principe démontre que les personnes ont une attention personnelle mais du fait de la société et de l’échange d’information constant, voulu ou non, cette attention est aussi collective. Elle est transindividuelle car elle dépasse l’individu lui même et que ce qui arrive à l'un, influence l’autre. Yves Citton prend comme exemple les États-Unis et le racisme :

“Vivant aux États-Unis et baignant dans la longue inertie de stéréotypes racistes qui hantent ce pays, je peux difficilement, en tant que Blanc habitant un quartier riche, ne pas développer un sentiment de crainte ou de menace en croisant un groupe de jeunes Afro-Américains marchant dans la rue tard le soir.”[1]

Notre attention sera toujours automatiquement conditionnée socialement face à un nouvel évènement ou une nouvelle situation ; mais il est possible de se défaire de cet ancrage social. Pour que notre individualité soit plus forte que notre sentiment d'appartenance au groupe social il faut cependant réunir certains facteurs, comme la motivation au changement et les ressources cognitives qui permettent de mettre en place ce changement[3]. C'est à dire que l'individu doit se retrouver dans un état psychique et physiologique prompte à "l'ouverture d'esprit".

  1. 1,0 et 1,1 Yves Citton et Thomas Lemaigre, « Pour une écologie de l’attention et de ses appareils », La Revue Nouvelle, vol. N° 8, no  8, 2016-12-01, p. 36–43 (ISSN 0035-3809) [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2021-11-23)]
  2. Combes, Muriel., Simondon individu et collectivité : pour une philosophie du transindividuel, Presses universitaires de France, 1999 (ISBN 2-13-049815-9 et 978-2-13-049815-5) (OCLC 240950961) [lire en ligne] 
  3. (en) Ziva Kunda et Steven J. Spencer, « When do stereotypes come to mind and when do they color judgment? A goal-based theoretical framework for stereotype activation and application. », Psychological Bulletin, vol. 129, no  4, 2003, p. 522–544 (ISSN 1939-1455 et ISSN 0033-2909) [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2021-11-24)]