Nouvelles figures de l’utilisateur dans une économie de l’attention/Travail pratique/Conception de l’espace-problème/Corollaire de renonciation critique

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Il s'agit ici d'un principe lié à celui de "visibilité opportuniste". En effet, Yves Citton indique qu'il n'existe pas de "mauvaise publicité". Quand on parle de quelqu'un, ou de quelque chose, il est important de noter que l'on parle quand même de lui. De ce fait, pour faire disparaitre quelque chose, il faut faire en sorte de l'oublier.

"ce qu’on souhaite voir disparaître, il ne faut pas en parler[1]"

Le corollaire de renonciation critique a été proposé par le psychologue social Leon Festinger en 1957 dans son ouvrage "A Theory of Cognitive Dissonance". Selon Festinger, lorsque les individus sont confrontés à des informations qui contredisent leurs croyances et convictions, ils sont confrontés à une dissonance cognitive, c'est-à-dire un conflit mental qui peut être source de stress et de malaise. Pour réduire cette dissonance cognitive, ils peuvent être enclins à renoncer à leurs croyances ou à modifier leurs attitudes pour les rendre compatibles avec les nouvelles informations.

L'économie de l'attention peut influencer la manière dont les individus réagissent aux preuves contradictoires ou aux pressions sociales. Si les individus sont exposés à de nombreuses informations concurrentes et qu'ils n'ont pas suffisamment d'attention pour toutes les traiter, ils peuvent être plus enclins à renoncer à leurs croyances et convictions pour éviter la dissonance cognitive et réduire le stress.

  1. Yves Citton, Pour une écologie de l'attention, 2014 (ISBN 978-2-02-118144-9 et 2-02-118144-8) (OCLC 937868860) [lire en ligne]