Mécanique 1 (PCSI)/Exercices/Mouvement de particules chargées dans des champs électrique et magnétique : Cas particulier d'un champ magnétostatique uniforme
Séparation isotopique des particules chargées d'un faisceau monocinétique par l'action d'un champ magnétostatique uniforme perpendiculaire au vecteur vitesse initiale des particules[modifier | modifier le wikicode]

Le spectrographe de Bainbridge [1] accélère préalablement les isotopes ionisés de même charge «» et «» d'un « même élément »
Le spectrographe de Bainbridge accélère préalablement lesquels, après passage dans un filtre de vitesse, ressortent avec un même vecteur vitesse dans le référentiel d'étude lié au filtre, référentiel supposé galiléen,
Le spectrographe de Bainbridge accélère préalablement pour pénétrer dans une chambre de déviation où règne un champ magnétostatique uniforme dont la direction est à la direction du vecteur vitesse initiale commun aux isotopes ionisés ;
après une trajectoire semi-circulaire dans la chambre de déviation, on mesure la « distance séparant les points d'impact de chaque isotope ionisé » sur une « plaque photographique » située à la sortie de la chambre de déviation voir figure ci-contre ;
pour l'exposé de la solution nous supposerons que représente le plus grande nombre de masse des deux isotopes c.-à-d. «».
Justification du mouvement de chaque isotope ionisé dans la chambre de déviation[modifier | modifier le wikicode]
Justifier que le mouvement de chaque ion est plan, circulaire et uniforme en précisant les rayons et des différents isotopes ionisés.
L’application de la r.f.d.n. [2] dans le référentiel galiléen à l'isotope ionisé [3] soumise à la seule force magnétique de Lorentz [4] «» [5], étant le vecteur vitesse de l'isotope ionisé à l'instant dans le référentiel , soit «», conduit, sachant que le vecteur accélération de la particule à l'instant , , est la dérivée temporelle de son vecteur vitesse au même instant , à l’équation différentielle vectorielle du 1er ordre en «» ;
sachant que tout produit vectoriel non nul de deux vecteurs est à chacun de ses vecteurs [6], nous en déduisons que est à c.-à-d. à vecteur unitaire colinéaire à et de sens contraire de façon à ce que la base cartésienne orthonormée soit directe avec ;
projetant l'équation différentielle sur nous obtenons «» et la C.I. [7] imposant «» soit «» et
projetant l'équation différentielle sur uz nous obtenons «» et la C.I. [7] en imposant «» soit «» ;
en 1re conclusion, le mouvement de l'isotope ionisé pénétrant dans l'espace champ magnétostatique uniforme avec un vecteur vitesse à est, dans le cas où la seule force s'exerçant sur est la force magnétique de Lorentz [4], plan, le plan du mouvement étant ;
la force magnétique de Lorentz [4] ne développant aucune puissance [8] en étant la seule force appliquée à la particule, l’énergie cinétique de cette dernière reste constante par application du théorème de la puissance cinétique [9] et par suite la norme de sa vitesse aussi soit «», la constante se déterminant par C.I. [7] «» d’où «» c.-à-d.
en 2ème conclusion, le mouvement de l'isotope ionisé après pénétration dans l'espace champ magnétostatique uniforme est uniforme de norme de vitesse égale à ;
le mouvement de l'isotope ionisé [3] étant plan, dans le plan « le plan » et la particule entrant dans l'espace champ magnétostatique uniforme en avec un vecteur vitesse étant aussi la vitesse instantanée [10] initiale de l'isotope ionisé si on choisit le sens sur la trajectoire dans le sens du mouvement, nous obtenons le schéma descriptif ci-dessus présenté dans l'énoncé, étant pour savoir de quel côté de la courbe s’amorce il convient de déterminer la force magnétique de Lorentz [4] initiale «» [5], de direction au plan ou c.-à-d. portée par et de sens tel que soit direct «» de même sens que , la rotation de l'isotope ionisé se faisant dans le sens du plan défini par le vecteur unitaire colinéaire à et de sens contraire le sens de sur nous indique le sens du début de rotation mais le mouvement étant uniforme la rotation se poursuit dans le même sens ;
pour déterminer la nature de la trajectoire nous utilisons le repérage local de Frenet [11] de base directe «» [12] et projetons l'équation différentielle «» sur , le vecteur unitaire normal principal de la base locale de Frenet [11], [12], en utilisant
d'une part que « étant à et [6], donc à et , est porté par », « son sens se déterminant par direct est celui de » et
d'autre part que étant sa projection sur définit l'accélération normale de l'isotope ionisé [13] avec la vitesse instantanée de l'isotope ionisé [10] et le rayon de courbure de la trajectoire en la position de l'isotope ionisé à l'instant [14],
ce qui donne «» avec «» dans laquelle le mouvement se faisant dans le plan passant par et à et le sens étant choisi dans le sens du mouvement soit encore, étant et étant notée , «» «» ;
le mouvement de la particule étant uniforme , le rayon de courbure de la trajectoire à l'instant se réécrit «» c.-à-d. une constante et
le mouvement de la particule étant plan, la trajectoire suivie par l'isotope ionisé est circulaire la seule courbe plane à rayon de courbure constant étant un cercle,En conclusion le rayon du cercle décrit par l'isotope ionisé « de masse » est «» et celui du cercle décrit par l'isotope ionisé « de masse » est «».
Établissement de l'expression de la distance séparant les deux points d'impact des isotopes ionisés sur la plaque photographique de la sortie de la chambre de déviation[modifier | modifier le wikicode]
Exprimer la « distance séparant les points d'impact de chaque isotope ionisé » sur la « plaque photographique » située à la sortie de la chambre de déviation
Exprimer la distance « δ » en fonction de la constante d'Avogadro [15] , la charge élémentaire , la norme du champ magnétostatique , la norme du vecteur vitesse d'entrée dans la chambre de déviation , les masses molaires atomiques et des isotopes de nombre de masse et .

Le rayon du cercle décrit par l'isotope ionisé « de masse » valant «» et celui du cercle décrit par l'isotope ionisé « de masse » « », transformons l'expression du rayon de chaque cercle en explicitant la masse «» et «» de chaque isotope ionisé en fonction de leur masse molaire atomique «» et «» ainsi que de la « constante d'Avogadro [15] » selon «» et «» «» et «» ;
le rayon du cercle décrit par chaque isotope ionisé étant à sa masse molaire atomique, c'est l'isotope ionisé ayant la plus grande masse molaire atomique c.-à-d. correspondant au plus grand nombre de masse soit qui décrit le demi-cercle le plus extérieur, c'est donc celui-là dont l'impact sur la plaque photographique est le plus éloigné de son point d'entrée dans la chambre de déviation ;
les impacts sur la plaque photographique des isotopes ionisés «» et «» étant situés respectivement à la distance et de leur point d'entrée dans la chambre de déviation chaque distance correspondant au diamètre de chaque demi-cercle voir figure ci-contre,ou encore «».
Application numérique[modifier | modifier le wikicode]
À partir de «», «», «» et «», déduire, de la mesure de «», la nature de l'autre isotope de carbone sachant que l'un des deux est l'isotope le plus fréquent le «».
De la relation «» établie précédemment nous déduisons «» le sens sur les trajectoires ayant été choisi dans le sens du mouvement la vitesse instantanée [10] s'identifie à la norme du vecteur vitesse soit numériquement «» ou «» ce qui correspond à une différence de nombres de masse des isotopes de soit «» ;
l'un des isotopes étant le «» ou vaut et par suite
- si , vaut correspondant à l'isotope «» peu fréquent mais existant alors que
- si , vaut lequel correspond à un isotope «» n'existant pas à l'état naturel.
Les isotopes du carbone déterminés par séparation isotopique sont le «» et le «».
Actions simultanées d'un champ électrostatique et d'un champ magnétostatique perpendiculaires entre eux sur une particule chargée pénétrant perpendiculaire aux deux champs, mouvement cycloïdal, filtre de vitesse[modifier | modifier le wikicode]
À l'instant pris pour origine des temps, une particule de masse et de charge est d'abord considérée immobile dans le vide en un point représentant l'origine des espaces ;
nous établissons à cet instant un champ magnétostatique uniforme et un champ électrostatique également uniforme, de direction perpendiculaire à celle du champ magnétique et
nous choisissons un repérage cartésien de base orthonormée directe tel que avec , le vecteur unitaire permettant l'orientation des angles du plan voir figure ci-contre.
Le référentiel d'étude lié au champ électromagnétique est supposé galiléen.
Explicitation des équations différentielles cartésiennes régissant le mouvement de la particule soumis au champ électromagnétique uniforme[modifier | modifier le wikicode]
Après application de la r.f.d.n. [2] à la particule chargée de masse dans le référentiel d'étude , déduire les trois équations différentielles en composantes cartésiennes du vecteur vitesse de cette particule dans l'espace champ électromagnétique uniforme, puis
simplifier ces équations en introduisant la pulsation cyclotron de la particule soit, pour une particule de charge positive «».
L'application de la r.f.d.n. [2], dans le référentiel d'étude galiléen, à la particule chargée de masse soumis à la seule force de Lorentz [4] «» dans laquelle est le vecteur vitesse de la particule à l'instant dans donne « avec le vecteur accélération de la particule au même instant dans » soit encore l'équation différentielle vectorielle du mouvement de la particule en son vecteur vitesse «» ;
sachant que «», «» et définissant les composantes cartésiennes du vecteur vitesse de la particule selon «» nous en déduisons les composantes cartésiennes «» en effectuant les calculs suivants [16] :
, et «» [17] et par suite
Détermination des équations paramétriques de la trajectoire de la particule soumis au champ électromagnétique uniforme[modifier | modifier le wikicode]
Déterminer les équations paramétriques de la trajectoire de la particule dans le champ électromagnétique uniforme en résolvant le système d'équations différentielles trouvées à la question précédente et
présenter ces équations paramétriques en utilisant, entre autres, la grandeur homogène à une longueur «».
L'équation différentielle «» s'intègre en «», la valeur de la constante se déterminant à l'aide de la C.I. [7] « » d'où « » puis, intégrant «» en «», la valeur de la constante se déterminant à l'aide de la C.I. [7] « » d'où «» d'où la nature plane du mouvement de la particule dans le « plan ».
Les équations différentielles «» étant « couplées par produit vectoriel », nous les découplons en introduisant la vitesse complexe «» et en formant la C.L. [18] «» «» «» [19], [20] soit finalement l'équation différentielle linéaire à cœfficients complexes constants du 1er ordre en « vitesse complexe » hétérogèneprenant la partie réelle de nous en déduisons la loi horaire de vitesse de la particule selon «» ou encore, « étant homogène à une vitesse » et « à une vitesse angulaire », « le rapport est homogène à une longueur notée » «» et
prenant la partie imaginaire de nous en déduisons la loi horaire de vitesse de la particule selon «» voir justification ci-dessus ;avec «», «» ;
prenant la partie réelle de nous en déduisons la loi horaire de position de la particule selon «» ou encore, «» et
prenant la partie imaginaire de nous en déduisons la loi horaire de position de la particule selon «» ;Allure de la trajectoire de la particule ainsi que de l'hodographe de pôle O du mouvement de cette dernière[modifier | modifier le wikicode]
Préciser l'allure de la trajectoire de la particule soumis au champ électromagnétique uniforme.
Établir les équations paramétriques de l'hodographe de pôle du mouvement de la particule [24] soumis au champ électromagnétique uniforme puis
préciser son allure.


- d'une part il y est toujours tangent et
- d'autre part le point lié au cercle en contact avec l'axe à l'instant étant confondu avec , il a tourné sur le cercle à l'instant de dans le sens horaire soit, en notant la position du point de contact du cercle sur l'axe , une longueur d'arc «» décrit sur le cercle égale à la distance de déplacement du point de contact sur l'axe «»,
«» caractérisant le roulement sans glissement du cercle « la roulante »
sur l'axe « la courbe fixe » sur laquelle « la roulante » roule sans glisser,
la courbe engendrée « la roulette » étant une « cycloïde droite de directrice l'axe » ;
la trajectoire de la particule dans le référentiel d'étude est donc une cycloïde droite de directrice voir tracé ci-dessus à droite, elle est périodique de « période spatiale » correspondant à la « période temporelle commune de et de la partie périodique de égale à » pendant laquelle « reprend sa valeur de début d'intervalle » et « de » ou encore, avec « », la période spatiale de la trajectoire de «» avec «».
Les équations cartésiennes paramétriques de l'hodographe de pôle du mouvement de dans le plan du référentiel défini comme l'ensemble des positions dans le plan du tel que «» [27] sont aussi
les lois horaires de vitesse de dans le plan , elles s'écrivent donc «[27] », ses dernières établissant que l'hodographe de pôle du mouvement de dans le plan du référentiel est
le cercle du plan de « centre [27] », de « rayon [27] » [28] passant par ,
le cercle décrit d'un mouvement uniforme à la « vitesse angulaire de valeur absolue » dans le sens horaire car le point générique de partant de à l'instant poursuit avec jusqu'à pendant que jusqu'à puis jusqu'à pendant que jusqu'à suivi de jusqu'à pendant que jusqu'à et enfin jusqu'à pendant que jusqu'à rotation dans le sens horaire d'où
le cercle décrit d'un mouvement uniforme une vitesse angulaire négative «» correspondant à une «période » laquelle est aussi la période de variation de ainsi que celle de la partie périodique de .
Remarque : Les points de contact d'une cycloïde droite avec sa directrice sont des points de rebroussement de 1re espèce [29] en effet ces points sont effectivement singuliers car ils correspondent au passage par du point de l'hodographe de pôle du mouvement du point sur la cycloïde droite et les dérivées 2ndes des coordonnées de par rapport au paramètre étant aussi les dérivées 1ères des coordonnées de par rapport au même paramètre au choix de l'échelle des vitesses près ces points sont de rebroussement de 1re espèce si, étant la valeur du paramètre les définissant, «» ce qui est réalisé car l'hodographe de pôle du mouvement du point sur la cycloïde droite est symétrique relativement à l'axe [30] ;
Remarque : dans le cas présent les pentes des demi-tangentes à en ou celles des demi-tangentes à la trajectoire cycloïdale de en ses points de contact avec la directrice de la cycloïde droite sont infinies avec, étant la valeur du paramètre définissant ces points de contact, et une même demi-droite tangente à la trajectoire de en ces points de contact à assurant que ces derniers sont effectivement des points rebroussement de 1re espèce pour la trajectoire [31].
Explicitation de la norme du vecteur vitesse de la particule à l'instant t[modifier | modifier le wikicode]
Déduire de ce qui précède la norme du vecteur vitesse de la particule à l'instant en fonction de , , et puis,
calculer la valeur de celle-ci pour «».
la norme du vecteur vitesse de prend donc pour sa valeur maximale «», cette vitesse correspondant au point de la trajectoire représentée dans la solution de la question précédente ou aux points qui se déduisent de par translation de avec et la période spatiale de la trajectoire le point ainsi que tous les points se déduisant de par translation de correspond au point de sur l'axe .
Détermination de la norme du vecteur vitesse de la particule à l'instant t par utilisation du théorème de l'énergie cinétique appliqué à cette dernière[modifier | modifier le wikicode]
Retrouver les résultats de la question précédente en utilisant le théorème de l'énergie cinétique appliqué à la particule soumis au champ électromagnétique uniforme.
Cas d'une particule pénétrant dans l'espace champ électromagnétique uniforme avec un vecteur vitesse respectivement perpendiculaire aux deux composantes électrostatique et magnétostatique du champ, notion de filtre de vitesse[modifier | modifier le wikicode]
Une autre particule, identique à la précédente, pénètre, à un instant pris comme nouvelle origine des temps, avec un vecteur vitesse initiale avec donc aux deux composantes électrostatique et magnétostatique du champ et tel que le trièdre soit direct.
Déterminer les nouvelles équations paramétriques de la trajectoire et
montrer que « les particules ayant une vitesse initiale à préciser en fonction de et ne sont pas déviées » c.-à-d. que, parmi toutes les valeurs de vitesse initiale, il en existe une et une seule pour laquelle le mouvement de la particule est rectiligne uniforme lui permettant de ressortir par un diaphragme judicieusement positionné sur l'axe , toutes les autres particules à vitesses initiales différentes ne pouvant pas traverser ce diaphragme sont absentes dans le faisceau de sortie situé au-delà du diaphragme, nous avons donc un filtre de vitesse connu sous le nom de « filtre de Wien » [32].
Les C.I. [7] de la particule dans cette question étant « et » conduisant aux mêmes C.I. [7] pour le mouvement de sur l'axe que celles de la question « détermination des équations paramétriques de la trajectoire de la particule soumis au champ électromagnétique uniforme (mouvement le long de z'z) » de cet exercice, nous en déduisons la même conclusion à savoir, la nature plane du mouvement de dans le plan .
Les équations différentielles «» étant « couplées par produit vectoriel », nous les découplons en introduisant la vitesse complexe «» comme cela a été fait dans la question « détermination des équations paramétriques de la trajectoire de la particule soumis au champ électromagnétique uniforme (mouvement dans le plan xOy) » de cet exercice, ce qui nous donne l'équation différentielle linéaire à cœfficients complexes constants du 1er ordre en « vitesse complexe » hétérogèneprenant la partie réelle de nous en déduisons la loi horaire de vitesse de la particule selon «» ou encore, « étant homogène à une vitesse » et « à une vitesse angulaire », « le rapport est homogène à une longueur notée » «» et
prenant la partie imaginaire de nous en déduisons la loi horaire de vitesse de la particule selon «» voir justification ci-dessus ;