La région, territoires de vie, territoire aménagé/Les acteurs et le rôle de la région

Leçons de niveau 12
Une page de Wikiversité, la communauté pédagogique libre.
Début de la boite de navigation du chapitre
Les acteurs et le rôle de la région
Icône de la faculté
Chapitre no 2
Leçon : La région, territoires de vie, territoire aménagé
Chap. préc. :La région, territoire de vie
fin de la boite de navigation du chapitre
En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « La région, territoires de vie, territoire aménagé : Les acteurs et le rôle de la région
La région, territoires de vie, territoire aménagé/Les acteurs et le rôle de la région
 », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.

En France, un État de plus en plus décentralisé[modifier | modifier le wikicode]

Les régions françaises ont des compétences dans les domaines du développement économique, de l'aménagement du territoire et de la planification, de la formation professionnelle, de la culture, et de la santé. Leur autonomie a été renforcée en 1982 par le transfert des pouvoirs exécutifs au président de région.

Dans le domaine économique (son domaine d'intervention principal), la région « coordonne sur son territoire les actions de développement économique des collectivités territoriales et de leurs groupements ». Elle doit donc « discuter » avec les départements et les communes. Son action économique comprend tout d'abord l'aide aux entreprises (aides économiques et aides à l'immobilier). Avec les autres collectivités elle élabore aussi un schéma régional de développement économique pour cinq ans, qui a pour objectif de coordonner les actions de développement économique, de promouvoir un développement économique équilibré et de développer l'attractivité du territoire.

En matière d'aménagement du territoire, plusieurs plans sont mis en place : le schéma régional d'aménagement et de développement du territoire (SRADT), qui fixe les orientations du développement durable du territoire régional ; les contrats de projets entre l'État et les régions (importants car ils définissent les grandes orientations du développement régional); le schéma régional de transport (la région s'occupe des transports en commun non urbains, ainsi que des transports ferroviaires régionaux – hors Île-de-France). Elle peut aussi dans certains cas entretenir et gérer les aérodromes civils propriété de l'État et les ports non autonomes.

Ses compétences en matière d'éducation (par exemple la gestion des lycées) sont généralement connues. Mais elle s'occupe aussi de la culture (musées et archives régionales, inventaire du patrimoine, etc.). La région intervient ainsi dans des domaines qui concernent directement la vie quotidienne des citoyens : logement, urbanisme, transport, action sociale (contrats d'insertions), etc.

La région intervient ainsi activement dans l'aménagement du territoire français, mais en étroite collaboration avec les autres collectivités locales et sous l'égide d'un acteur majeur : l'État. Ce dernier reste très présent car il coordonne l'action des services déconcentrés au travers de la Préfecture et du Secrétariat Général pour les Affaires Régionales (SGAR).

Les régions dans le cadre européen[modifier | modifier le wikicode]

Le cadre européen est devenu essentiel pour le développement des régions. Dans sa volonté de réduire les inégalités entre ses États membres, l'Union européenne a en effet fait le choix de l'échelle régionale. Ce choix se révèle plutôt pertinent, car la répartition des territoires les plus dynamiques et des territoires en marge est complexe et ne correspond pas forcément aux frontières des États (que ce soit dans les grandes puissances économiques de l'Ouest de l'Europe, ou dans les ex-pays communistes de l'Est connaissant pourtant davantage de difficultés).

Pour évaluer la nature des besoins de chaque territoire, les institutions de l'Union européenne se basent sur l'étude et la comparaison des unités NUTS avant de mettre en place des politiques d'aménagement visant à réduire les écarts de développement entre les régions (c'est la politique de cohésion). Pour ce faire, un Schéma de développement de l'espace communautaire (SDEC) (adopté à Potsdam en 1999) fixe les grands domaines d'intervention de l'Union européenne au niveau des territoires et recense « les tendances, perspectives et défis du territoire de l'Union ». Le FEDER (Fonds européen de développement régional) est un fond structurel européen et a pour objectif de mettre en pratique la politique de cohésion européenne par des financements et des aides à différents niveaux.

Cette politique européenne encourage donc la régionalisation ou du moins privilégie l'échelle régionale.

Une échelle pertinente pour les politiques d'aménagement, un enjeu fort qui fait débat[modifier | modifier le wikicode]

Comme nous l'avons vu, les régions sont des territoires qui sont aujourd'hui au cœur des politiques de développement et d'aménagement des États et de l'Union européenne. Cette situation explique pourquoi les questions de la taille, des limites, de l'identité culturelle et du poids des régions font débat en France (et en Europe). Ce débat présente deux aspects. Le premier oppose depuis longtemps les régionalistes (et indépendantistes), qui revendiquent l'identité culturelle forte de leur région et voudraient qu'elle soit encore plus autonome, et les partisans du maintien de l'unité des États. Ces débats sont particulièrement sensibles au Pays basque, en Catalogne, en Corse, en Écosse, etc. Ils peuvent aussi déboucher sur la contestation des limites régionales comme c'est le cas pour la Bretagne. Dans le même ordre d'idées autonomistes (voire sécessionnistes), on peut citer les revendications des riches régions du Nord de l'Italie (Ligue du Nord) et des Flamands en Belgique qui ne veulent pas être solidaires des régions plus pauvres de leur pays.

Le second aspect du débat porte sur le redécoupage régional en France et sur la création de régions très fortes, de « taille européenne », ou de « méga-régions » capables d'être des territoires moteurs à l'échelle mondiale ou européenne. La méga-région serait ainsi un très grand territoire autour d'une métropole de rang mondial. Pour parler clairement, les partisans de cette vision pensent qu'au lieu de lutter contre la suprématie de la région parisienne (et de développer les métropoles régionales françaises pour éviter les déséquilibres territoriaux), il faudrait au contraire tout faire pour la renforcer et la rendre plus compétitive à l'échelle internationale.

Les projets de réformes régionales en cours prennent en compte tous ces débats. Ainsi, il est prévu de redéfinir l'intercommunalité et de redécouper les départements pour développer des « métropoles » (agglomérations régionales de plus de 500 000 habitants). On parle également de redessiner les frontières des régions (certaines devant fusionner par referendum). Enfin, un projet de réforme électorale très controversé envisage de remplacer les conseillers généraux et les conseillers régionaux par des conseillers territoriaux qui siègeraient dans les deux assemblées. Ce projet pose la question du nombre de collectivités territoriales : certains (minoritaires) parlent même de la suppression des départements.