Introduction à la psychologie sociale, du travail et des organisations/La communication

Leçons de niveau 11
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La communication
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Chapitre no 4
Leçon : Introduction à la psychologie sociale, du travail et des organisations
Chap. préc. :Le groupe
Chap. suiv. :Le test statistique
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Dans ce chapitre, nous allons aborder la notion de communication au sein des groupes restreints. Pour cela, nous analyserons la communication de manière mathématique selon l'exemple d'Alexandre Bavelas. Ce cours nécessite d’avoir compris les notions essentielles du chapitre précédent au sujet du groupe restreint.

Définition[modifier | modifier le wikicode]

La communication c’est l'action de communiquer, c'est-à-dire, d’établir une relation avec autrui, de transmettre quelque chose à quelqu’un.
En psychologie sociale, nous considèrerons la communication comme un système complexe qui prend en compte tout ce qui se passe lorsque des individus entrent en interaction (échange réciproque d'informations). Dans cette optique, nous considèrerons que les informations transmises sont toujours multiples, que la transmission d'informations n'est qu'une partie du processus de communication et qu’il existe différents types de communication (verbale, gestuelle, etc.).

La communication permet la réalisation d'interactions au sein d'un groupe donné. Pour rappel, la psychologie sociale s'intéresse aux groupes et non aux individus uniques. L’analyse de l'individu dans toute sa singularité relève de la psychologie clinique.

Bavelas et l'étude des réseaux[modifier | modifier le wikicode]

Alexander Bavelas est un psychosociologue américain né en 1920. Il soutient en 1948 sa thèse de psychologie sociale, dans laquelle il établit une relation entre les mathématiques et les groupes sociaux. Il travaillera en étroite collaboration avec K. Lewin au sujet de la dynamique de groupe.
Son œuvre principale est Étude sur les réseaux de communication (1950), dans laquelle il émet l'hypothèse que la structure de communication affecte la performance d'un groupe restreint (de 3 à 20 personnes). Afin de valider son hypothèse, il mesure la communication selon le concept de distance, et cela sur divers types de réseaux.

La rétroaction[modifier | modifier le wikicode]

La communication est la transmission d'une information d'un émetteur à un récepteur. Parfois, l'information transmise possède un retour que l’on nomme rétroaction. La rétroaction exprime la manière dont le message a été transmis, reçu et compris par le destinataire.
Ainsi, les émissions radios, télévisées, etc. sont présentées sans aucune rétroaction; il n'existe donc aucun retour de l'information. Une discussion de groupe peut quant à elle entrainer une rétroaction intéressante; la rétroaction peut par exemple se traduire en émotions. Ainsi, si l’on croise un camarade dans le couloir de la faculté et qu'on lui annonce qu’il n’est pas sur la liste de ceux qui sont reçus aux examens, nous avons de grandes chances d'assister à une rétroaction immédiate (de type émotionnelle et/ou psychoaffective).
C'est pourquoi, il est intéressant d’être sensible au rôle de la rétroaction dans la transmission d'informations au sein des systèmes organisationnels. La rétroaction permet de réguler les actions des individus. Ainsi, un ordre qui devra être exécuté par un subalterne produira forcément une rétroaction. Cette rétroaction peut, par exemple, être émotionnelle et donner des informations quant à la compréhension de l’ordre mais aussi quant à la motivation du sujet (et donc de son approbation).
Il peut aussi être utile de réfléchir à l'enjeu des groupes organisationnels où aucune rétroaction n'est réellement présente. Par exemple, dans les organisations émettant des notes de services, il n'y a pas de possibilités de retour de l'information; donc aucune rétroaction possible.
Comme nous l'avons vu précédemment dans le chapitre 2, la performance peut-être étudiée (et déterminée en fonction de la rétroaction).
Dans la communication, la rétroaction possède des avantages pour l'émetteur mais aussi pour le récepteur:

  • Pour l'émetteur du message: la rétroaction permet de savoir si son message a été bien compris par le récepteur. Pour cela, l'émetteur doit être attentif aux réponses du récepteur et doit être capable de reformuler son information si nécessaire.
  • Pour le récepteur: la rétroaction permet à l'individu de diminuer ses doutes, de réduire son anxiété et de fournir un sentiment de sécurité vis-à-vis de l'émetteur. Ainsi, la réponse du récepteur permet de réguler la communication et de vérifier que l'information est correctement transmise mais surtout qu'elle est correctement comprise.

L'organisation des réseaux de communication et leurs effets[modifier | modifier le wikicode]

Ainsi, après avoir vu la notion de rétroaction nous allons nous intéresser à la communication au sein des groupes structurés (formels et restreints). En effet, il existe très souvent au sein des groupes organisationnels une hiérarchie et des voies obligatoires pour la transmission de l'information. Ainsi, chaque membre composant le groupe n’est pas mis sur le même « pied d'égalité » vis-à-vis des autres personnes quant à l'accès aux informations mais aussi, et surtout dans la prise de décisions et objectifs. L'information peut-être plus ou moins accessible, et la prise de décision plus ou moins facilité, en fonction de la structure du groupe.
On distingue divers types de groupes organisationnels. Dans notre cas, nous analyserons 2 types de groupes restreints de manière à avoir une vue d'ensemble dans le but de comprendre les mécanismes qui régissent les groupes tels que les entreprises. Pour cela nous allons étudier les réseaux les plus courants qui sont les réseaux de type étoile et all-channels (tous canaux ouverts).

Tableau synthétique de comparaison des différents types de groupes selon Bavelas et Leavitt
Type de réseau « Étoile » Type de réseau « All-Channels »
Vitesse de résolution Rapide Lente
Satisfaction des sujets Faible Forte
Présence d'un meneur Fait Non Non
Attribution Résolution de problème Créativité
Schéma
(organisation spatiale)
Réseau de type « Étoile ». Réseau de type « All-Channels ».

L'indice de centralité[modifier | modifier le wikicode]

Bavelas a donc proposé un indice de centralité afin d'étudier la qualité et la quantité des communications. L'indice de centralité est par définition le rapport entre la somme de toutes les distances entre les sujets et la somme des distances entre sujets. Ainsi, pour l'étude du réseau de type étoile à 6 membres (où A est le sujet au centre du réseau), nous avons:

  • A qui est relié directement à B et C, la distance les séparant est donc de 1 trait, soit une unité.
  • B est aussi à distance 1 de A bien sûr, mais doit passer par le relais A pour communiquer avec C. Il est donc à distance 2 de C.

Si nous faisons le total de toutes les ramifications possibles pour A, nous obtenons alors AB+AC+AD+AE+AF = 1+1+1+1+1 = 5
Pour B qui est à une distance de A mais deux distances des 5 autres postes du groupe, nous aurons donc un total de 9.
Soit: BA+(BA+AC)+(BA+AD)+(BA+AE)+(BA+AF)= 1+2+2+2+2+2 = 9. Il en est de même des 4 autres (C, D, E et F).

  • La somme des distances d'un réseau en étoile est donc de : 5 + (9 x 5) = 50
  • L'indice de centralité de A est alors de : 50 / 5 = 10
  • L'indice de centralité de B, C, D, E et F est alors de : 50/9 = 5,55
  • L'indice de centralité de l’ensemble du réseau : 10 + (5,55 x 5) = 37,75

Conclusion[modifier | modifier le wikicode]

En 1950, Bavelas a montré que la configuration du réseau imposé détermine l'organisation des échanges au sein du groupe, c'est-à-dire la structure des communications et influence donc tous les comportements des participants. Ainsi les réactions individuelles, l’efficacité, la satisfaction de soi et du travail de groupe sont en fait en grande partie fonction du type de réseau.
Il faut retenir que pour Bavelas: le nombre de messages et le temps nécessaire pour résoudre un problème sont fonction de l'indice de centralité. Par ailleurs, un poste à indice élevé contraint son occupant à être le meneur du groupe (et inversement).

Mots-clés: Rétroaction) | Indice de centralité | Réseau de communication | Alexandre Bavelas.