Discussion:La pomme de terre « Belle de Fontenay »/Migrations & périgrinations d'un tubercule

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La pomme de terre in Olivier de Serres.- Le théâtre d'agriculture et mesnage des champs, Volume 2, Edité par Madame Huzard, 1805, 453 & ss..

Depuis la publication du Théâtre d'Agrculture, nos jardins potagers ont fait quelques acquisitions utiles ; de ce nombre , sont la pomme de terre , la patate et le topinambour, trois plantes absolument distinctes, que l’on réunit tous les jours sous la même dénomination, malgré les efforts de plusieurs naturalistes qui ont fixé d'une manière irrévocable leurs caractères botaniques. La pomme de terre, originaire du Pérou , appartient à la classe des solanum; la patate, indigène aux Deux-Indes, est un convolvulus ou lizeron; enfin , le Brésil a fourni le topinambour, qui est un helianthus. Les seuls rapports que ces plantes ont entr'elles , c’est la même origine ; c’est qu’elles exigent la même qualité de sol et les mêmes soins de culture, qu’elles se multiplient par bouture et par marcotte, que leurs tiges et leurs feuilles peuvent servir de fourrage ; qu'enfin leurs tubercules deviennent, sans presqu'aucun apprêt, une nourriture salutaire pour l'homme et les animaux. Mais c’est spécialement la pomme de terre qui mérite d'occuper le premier rang, elle présente le moyen de tirer parti des terreins les plus ingrats, et les dispose à rapporter d'autres productions.Sans être supérieure aux accidens, qui souvent préjudicient aux autres végétaux, elle brave les premières gelées du printemps ; son produit est d'autant plus abondant, que celui des grains l'est moins ; elle se plante après toutes les semailles, et se récolte après toutes les moissons ; elle nettoye, pour plusieurs années , le champinfecté de mauvaises herbes, détruit les chiendents si abondans dans les vieilles luzernières , donne sans engrais de riches récoltes dans les prairies artificielles retournées , et dispose favorablement certains fonds à recevoir les grains qui lui succèdent. En faut-il davantage pour déterminer les habitans des campagnes à tourner leurs regards vers cette culture, sur-tout s'ils peuvent se convaincre qu'en allant aux champs déterrer ces racines à onze heures, ils auront à midi, moyennant la cuisson dans l'eau ou sous les cendres, une sorte de pain tout préparé par la Nature ? Les espèces ou variétés de pommes de terre, dont le nombre connu se monte à douze » peuvent servir aux mêmes usages , parce que toutes contiennent les mêmes principes ; elles ne diffèrent que par leurs proportions , ce qui admet des nuances plus ou moins sensibles dans la forme, l'aspect et le goût.Les blanches sont, en général , plus hâtives que les rouges, et deman

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pouces ) de hauteur. Il leur donne alors de l'air insensiblement , jusques vers le 1o Floréal (premier mai ) ; époque à laquelle il les transplante en pleine terre. Il obtient de chaque tubercule de patate, suivant sa grosseur, six, dix, quinze, jusqu'à vingt rejettons. Le terrein du jardin de M. Ferrière est graveleux, mêlé de sable ; c’est celui que les patates préfèrent. Il l'ameublit au moyen d'un labour de vingt-quatre centimètres ( huit pouces), que l'expérience lui a appris être suffisant; plus profond , au lieu de donner des tubercules , elles ne pousseroient que du chevelu ; tandis qu'arrêtées par un terrein ferme , elles en produisent abondamment. La distance à laquelle il les plante, est celle de quarante à cinquante centimètres (quinze à dix-huit pouces ) l'une de l'autre, en les enfonçant de neuf à douze centimètres (trois à quatre pouces), et en laissant six centimètres ( deux pouces) au - dessus de terre. S'il a de très-longs rejettons qu’il veuille planter, il les couche horizontalement, et le nombre et la grosseur des tubercules sont en raison de la quantité des nœuds qui sont dans terre. Il s'est convaincu que les transplantations en pleine terre faites plus tard que les premiers jours de Messidor (vers le 2o juin), ne donnent presque plus de tubercules, mais seulement du chevelu. Des premières plantations en pleine terre, il obtient des boutures qui valent autant pour planter que les rejettons.Si elles sont trèslongues, il les roule en petites cordes, qu’il plante à douze centimètres (quatre pouces) de profondeur, en ayant soin que le bout de la bouture soit toujours hors de terre de six centimètres (deux pouces). Il a sur-tout l'attention de les débarrasser des herbes par des sarclages réitérés, et de leur donner de légers labours au commencement de la plantation, et jusqu'à ce qu’elles aient couvert le terrein. Un ou deux bons arrosemens par semaine suffisent. Il s'est apperçu qu'un plus grand nombre deviendroit nuisible. Il a reconnu que, passé les premiers jours de Messidor (vers le 2o juin), il falloit s'abstenir de couper des boutures pour ne pas nuire à leur Propagation. Du 2o au 3o Vendémiaire (du 1o

au 2o octobre ) , lorsque les gelées arrivent, il procède à l'arrachage.

Dans les premiers jours de Messidor (vers le 2o juin), il ne laisse plus dans les pots qu'un rejetton par tubercule. Ces pots passent l'été dans les couches, sans vitraux. Il en résulte une végétation très-vigoureuse, et des pousses, qui, vers la fin de l'été, ont acquis une longueur d'environ deux mètres (six pieds), qui s'entrelacent dans les châssis et les recouvrent en entier. Du 2o au 3o Vendémiaire (du 1o au 2o octobre) il remet les vitraux, et réchauffe tout autour les châssis avec du fumier, de manière à produire une chaleur de dix à douze dégrés , qui suffit pour leur conservation. Dans le mois de Ventose (Mars) suivant, ces pots lui fournissent à profusion des tubercules qui peuvent servir à être replantés comme ceux qui l'avoient été l'année précédente, des rejettons et des boutures qu’il coupe de la longueur de neuf à douze centimètres (trois à quatre pouces), et qui sont placés un à un dans des pots de neuf centimètres (trois pouces) de diamètre, sous châssis et sur couche, pour être replantés en motte en pleine terre , à l'époque déjà indiquée.

Le moyen auquel M. Ferrière s'est arrêté, après en avoir essayé plusieurs, pour conserver les patates, c’est celui de les placer dans un coin de serre chaude , et de les recouvrir de vieux tan sec. Par ce moyen on les garde pendant tout l'hiver, soit pour l'usage des tables , soit pour les plantations à venir.Ainsi il y a tout lieu d'espérer que les efforts de M. Puymaurin, pour propager en France les patates, ne seront pas sans fruits, à mesure que la méthode de M. Ferrière , pour les cultiver, sera mieux connue ; car les naturalisations de ce genre, doivent être distinguées de celles qu'on propose tous les jours, sans trop faire attention aux conséquences fâcheuses qui pourroient en être la suite. Quand bien même les essais tentés jusqu'à présent pour acclimater parmi nous la canne à sucre , le coton et l'indigo, auroient obtenu quelques succès , il seroit peut-être d'une sage politique d'y renoncer. Et ne faut-il pas se ménager des moyens d'échange contre les produits de notre industrie !

A l'égard du topinambour, on ne sait pas encore bien positivement si la plante est originaire du Brésil ou du Canada ; ce qu’il y a de certain, c’est qu'elle étoit connue du temps d'Olivier de Serres, et que le peu qu’il en a dit, a suffi pour faire croire qu’il s'agissoitdes pommes déterre. Mais en réfléchissant, et surtout en comparant ces deux plantes, on -verra bientôt, d’après la description qu’il en a donnée, qu'on a pris une plante pour une autre.

Au reste , les avantages économiques des trois plantes qui sont l’objet de cette note, se trouvent développés dans un Traité sur la culture et les usages des pommes de terre, des patates et des topinambours. A Paris, chez Barois Paîné , 1789, in-8» (notice BnF no FRBNF31061021z) par Parmentier, Antoine Augustin (1737-1813). --Bel Bonjour, Ambre Troizat (discussion) 3 septembre 2015 à 10:27 (UTC)[répondre]

  • Annuaire du cultivateur, pour la troisième année de la Republique, presente le 30 pluviose de l'an IIe à la Convention nationale, qui en a decreté l'impression et l'envoi, pour servir aux ecoles de la Republique /par G. Romme, representant du peuple.

by Romme, Gilbert,1750-1795. [xxiv], 240 p. ;21 cm. ; "Les citoyens qui ont concouru a ce travail, en communiquant les verites utiles qu’ils doivent a leur experience et a leurs meditations, sont : Cels, Vilmorin, Thouin, Parmentier, Dubois, Desfontaines, Lamark, Preaudaux, Lefebvre, Boutier, Chabert, Flandrin, Gilbert, Daubenton, Richard et Molard.";Includes tables that list what crops to plant during specific seasons.;With explanatory footnotes and an index. ; Martin & Walter. Revolution francaise,29839