Cartes, enjeux politiques/Autour de la reconnaissance d'états

Leçons de niveau 13
Une page de Wikiversité, la communauté pédagogique libre.
Début de la boite de navigation du chapitre
Autour de la reconnaissance d'états
Icône de la faculté
Chapitre no 4
Leçon : Cartes, enjeux politiques
Chap. préc. :Autour des revendications territoriales
fin de la boite de navigation du chapitre
En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Cartes, enjeux politiques : Autour de la reconnaissance d'états
Cartes, enjeux politiques/Autour de la reconnaissance d'états
 », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.

Le cas du Kosovo[modifier | modifier le wikicode]

L'indépendance de la Serbie est officiellement accordée en 1878, alors que le Kosovo reste annexé dans l'Empire ottoman. Une grande partie des Albanais sont chassés vers le Kosovo. Après les guerres des Balkans, ce pays est intégré à la Serbie qui tente, après la Première Guerre mondiale, de faire fuire les Albanais et de réintégrer les familles Serbes et Monténégrines. Après la Seconde Guerre mondiale le Kosovo, la Métochie et le Monténégro sont inclus dans l'état d'Albanie, sous le contrôle de l'Italie fasciste. Lors de la conférence de Bujan, Tito reconnaît les droits des Albanais à s'autodéterminer.


Suite à la rupture des relations entre Tito et Staline, les communistes albanais, avec à leur tête Enver Hoxha, prennent le parti de Staline, le 28 juin 1948. La frontière Albano-Kosovar est alors fermée. Une constitution Yougoslave est amendée pour permettre au Kosovo de devenir la "province socialiste autonome du Kosovo". Cette indépendance devient pleine en février 1974 lorsque la Serbie perd tout droit de regard sur le Kosovo. Il obtient alors l'égalité des droits des républiques et des provinces autonomes. Et aussi celle des peuples et nationalités.


Évolution de la région balkanique depuis 1800.

En mars 1981, les manifestants Albanais font une émeute. Slobodan Milošević (membre du partie communiste) fait deux coups de forces, la « Révolution des yaourts » en Voïvodine en 1988 et la « Révolution anti-bureaucratique » au Monténégro en 1989. Les chefs s'organisent contre la suppression de droits du Kosovo. Le 2 juillet 1990 les députés chassés du parlement publient la « déclaration constitutionnelle » faisant du Kosovo une République. Après un référendum en septembre et octobre 1991, le Kosovo devient indépendant. Ibrahim Rugova remporte des élections clandestines, qui en font le chef de la République du Kosovo. Mais, il ne sera jamais reconnut par la communauté internationale.


Carte des conflits de la région en 1993 et le coups d'états kosovar et du Monténégro.

En 1997, une armée de libération du Kosovo (l'UÇK, en albanais Ushtria Çlirimtare e Kosovës et en serbe Oslobodilačka Vojska Kosova) commence une guérilla, à la suite du pillage des arsenaux albanais. En 1998, Milosevic répond à cette agression par l’exécution des familles de guérilléros, provoquant ainsi une insurrection massive. Cette insurrection sera endiguée par la destruction des biens albanais, les chassant vers les pays voisins. Les pays occidentaux décident alors de réagir pour éviter l'extension du conflit. L'Allemagne présente le plan « Fer-à-cheval ». En mars 1999, l'OTAN lance l'opération Allied Force, contraignant ainsi Milosevic à se retirer du Kosovo. La région passe sous contrôle des Nations unies (en vertu de la résolution 1244 du Conseil de sécurité) le 10 juin 1999.


Entre 1999 et 2008 le statut politique du Kosovo est indéterminé et l'ONU le gère avec son rattachement à la République fédérale de la Yougoslavie puis de Serbie-et-Monténégro à partir de 2003.


En 2005 l'ex-président finlandais, Martti Ahtisaari, est mandaté par l'ONU pour superviser les négociations. Après le décès du président Ibrahim Rugova des pourparlers ont lieu à Vienne, entre mars 2006 et mars 2007. Le 26 mars 2007 une proposition, qui prévoit d'accorder l'entière indépendance au Kosovo, est déposée par Ahtisaari. Seul la Russie et la Serbie sont contre cette proposition et la déclarent contraire à la résolution 1244. L'indépendance du Kosovo est déclarée le 17 février 2008 : «  Nous proclamons l’indépendance du Kosovo, État indépendant et démocratique […] À partir de maintenant, le Kosovo a changé de position politique, nous sommes désormais un État indépendant, libre et souverain. » Le gouvernement du Kosovo n'a pas le contrôle sur tout le pays, en raison de la majorité serbe du nord du Kosovo. Même si cette indépendance est reconnue par beaucoup de pays, la Russie ou la Chine considèrent tout de même cette indépendance comme illégale.


Carte des ethnies en fonction des pays et ex-Serbie.

Le 2 décembre 2008, l'accord sur le déploiement des forces de EULEX, renforce l’idée d'une partition du Kosovo entre Serbes et Albanais. Ainsi, la communauté internationale et une partie des Serbes et Albanais du Kosovo, y voient aussi une solution au conflits. Un groupe d'orientation sur le Kosovo le 2 juillet 2012 annonce qu’il accédera à « la pleine souveraineté » en septembre. Cette pleine souveraineté lui est reconnue le 10 septembre 2012.

L'évolution de toutes les cartes de la région au cours de l'évolution politique du pays, montre bien à quel point une carte est significative et subjective. Cela montre aussi le pouvoir qu’elles ont et leur capacité à faire apparaitre un pays ou non, afin de le reconnaitre ou non.