Éducation physique française au XXe siècle/Les réformes scolaires de la V° République

Leçons de niveau 14
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Les réformes scolaires de la V° République
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Chapitre no 5
Leçon : Éducation physique française au XXe siècle
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Chap. suiv. :Les programmes immobiliers
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Alors que la V° République rétablit dans un premier temps un éclectisme étroit conforme à la tradition de la méthode française avec les instructions officielles de 1959 l'échec de la France aux Jeux de Rome l'année suivante accentue l'orientation vers le sport. Simultanément l'éducation physique française est marquée par deux bouleversements institutionnels. D'abord la réforme en profondeur du système éducatif, amorcée par Berthoin dès 1959 et poursuivie par Fouchet en 1963 puis par Haby. Ensuite l'important effort immobilier consenti à l'éducation physique scolaire à travers les lois-programmes de Maurice Herzog. Cette véritable révolution ne pouvait être sans conséquences sur les contenus et les méthodes dans le bouillonnement d'idées que nous venons de décrire et les conceptions les mieux adaptées à la nouvelle situation s'en trouvent confortées.

Dès 1959, le nouveau ministre de l'Education Nationale applique le plan inspiré des propositions de Paul Langevin et Henri Wallon qu'il avait défendu sous la IV° République et porte la scolarité obligatoire à 16 ans. Cette mesure entraîne la transformation des cours complémentaires en Collèges d'enseignement général (C.E.G.) et la mise en place d'un important enseignement technique court à travers les Collèges d'enseignement technique (C.E.T.). L'horaire hebdomadaire d'E.P. précédemment en vigueur est confirmé : 2 heures 30 pour le primaire et les C.E.G. qui vont progressivement disparaître pour être supprimés par Haby, 5 heures pour les lycées dont le premier cycle est transformé en Collèges d'enseignement secondaires (C.E.S.) en 1963.

Avant cette réforme l'Etat n'a en charge que l'éducation physique des lycées, soit une infime partie des élèves qui restent jusqu'à 14 ans à l'école primaire pour passer le certificat, dans les cours complémentaires qui débouchent sur le brevet élémentaire puis le B.E.P.C. et dans les nombreux centres d'apprentissage. Pour eux l'éducation physique est assurée de façon inégale par les communes ou les entreprises. Mais dans tout lycée chaque élève à deux séances d'une heure d'E.P. et une demi-journée de plein air par semaine. Et chaque professeur a à son emploi du temps 8 heures d'E.P., 9 heures de plein air et 3 heures consacrées à l'animation de l'A.S. Les 8 heures de leçon d'E.P. qui font l'objet d'inspection sont préparées avec soin et réalisées avec rigueur et méthode mais le reste du service relève plutôt de l'animation.

La réforme est censée assurer le meilleur service possible auprès de tous les enfants jusqu'à 16 ans avec la prise en charge des collèges par l'Etat et la disparition des fins d'études. L'absence de mesures adéquates d'accompagnement, en particulier la création de postes d'enseignants d'E.P.S., égalise en fait les situations par répartition de la pénurie. Les élèves ont parfois moins de 2 heures d'E.P. par semaine et chaque enseignant voit son service se transformer progressivement en 17 heures d'E.P. et 3 heures d'A.S., souvent menacées d'ailleurs de disparition. Soit une aggravation objective des conditions de travail avec doublement pur et simple des heures d'E.P. qui sont les plus contraignantes. Il entraîne ainsi une nouvelle façon de faire cours, plus proche de l'animation du plein air que du beau cours traditionnel : la séance remplace la leçon, tendance accentuée par les nouvelles conditions matérielles dues aux lois-programmes.