Néyo/Grammaire/Alphabet/Introduction

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Leçon : Alphabet
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Préambule[modifier | modifier le wikicode]

  • Transposer par écrit une langue orale pose plusieurs problèmes : philosophiques, car l'écriture entraîne forcément un processus de standardisation[1]; scientifiques, puisqu’il faut que cette langue ait été intégralement décrite (phonétique, phonologie, lexique, grammaire)[2]; mais surtout pratiques parce qu’il n'existe pas encore de système de référence pour les langues africaines[3].
  • Le Néyo n'a pas encore de système d'écriture. Le gouvernement ivoirien a entrepris récemment[4], avec l'institut de Linguistique Appliquée (Université de Cocody - Abidjan) et l'aide de la Société Internationale de Linguistique[5], la constitution d'une orthographe unifiée pour les langues ivoiriennes mais le néyo n’est pas répertorié et ce projet non abouti présente de nombreuses faiblesses.
  • Comme beaucoup de systèmes alphabétiques proposés au cours des siècles pour les langues africaines, ces tentatives de transcription ont trois défauts majeurs : ils sont dépassés avant même de s'imposer comme norme, ils divisent les communautés anglophones et francophones, ils introduisent de nombreux caractères spéciaux, issus de la phonétique, peu compréhensibles par les non-initiés et difficile à utiliser dans le monde numérique.

Principes[modifier | modifier le wikicode]

Le système alphabétique proposé pour le néyo se base donc sur les principes suivants :

  • On utilise un alphabet latin de base. Les caractères sont facilement accessibles sur les claviers QWERTY à disposition anglaise et AZERTY à disposition française, utilisés pour les trois principales langues européennes d’Afrique: anglais[6], français[7] et portugais[8]. L'idéal est d’utiliser le clavier ACNOR recommandé par les Canadiens, normé sur le clavier US mais qui permet la saisie des accents du français et par défaut également ceux du portugais.
  • On se rapproche au maximum des alphabets existants proposés par des linguistes pour les langues africaines depuis 1993[9].
  • On adopte principalement le point de vue d'un francophone car le français est la langue de la Côte d'Ivoire. Ainsi on se rapprochera des rares retranscriptions écrites existantes en néyo, dans les noms de lieu par exemple, qu'on pourra retrouver sur les cartes, sur les panneaux à l'entrée des villages, dans les documents administratifs. On sera également assez fidèle aux descriptions linguistiques des premiers français représentant l'administration coloniale mais parfois heureusement curieux des langues rencontrées Maurice Delafosses[10] et surtout Georges Thomann[11].

Mode d’emploi[modifier | modifier le wikicode]

  • On utilise toutes les lettres de l’alphabet latin directement audibles par un francophone. Il faudra juste retenir pour certaines lettres que leur son se prononce toujours de la même façon:
- la lettre "a" [a]
- la lettre "b" [b]
- la lettre "d" [d]
- la lettre "f" [f]
- la lettre "g" [g], toujours pour le son du français "gare";
- la lettre "i" [i]
- la lettre "k" [k]
- la lettre "m" [m]
- la lettre "n" [n]
- la lettre "p" [p]
- la lettre "s" [s], toujours pour le son du français "soir";
- la lettre "t" [t]
- la lettre "v" [v]
- la lettre "y" [j], toujours pour le son du français "yaourt";
- la lettre "z" [z], toujours pour le son du français "zoo";
  • On utilise les accents graves, aigus et circonflexes pour retranscrire les sons correspondants en français:
- la lettre "é" [e] pour le son fermé du français "été";
- la lettre "è" [ɛ] pour le son ouvert du français "père";
- la lettre "ô" [o] pour le son fermé du français "tôt"
- la lettre "o" [ɔ] sans accent pour le son ouvert du français "robe" .
  • On utilise des lettres retranscrivant des sons utilisées dans d'autres langues, mais qui sont facilement identifiable par un francophone et qui permettent de faire correspondre une seule lettre à un seul son :
- la lettre "c" [c] pour le son "tchi" du français "matcho", de l'italien "ciao", de l’anglais "cheap" car elle fait doublon en français avec la lettre "s";
- la lettre "ñ" [ɲ] des hispanophones pour le son "gne" ou "nie" du français "rogner" car elle est très connue et accessible sur tous les claviers.
- la lettre "u" [u] pour le son "ou" du français "amour", car elle se prononce ainsi dans la plupart des langues européennes;
- la lettre "w" [w] pour le son du français "oiseaux", de l'anglais "water".
  • Chaque lettre correspond à un son et doit être prononcée séparément, ainsi mio [míɔ́] "larmes" se prononce mi-o;
  • Cependant on utilise parfois un groupe de deux consonnes pour retranscrire certains sons néyo qui n'existent pas en français car cela s’avère plus compréhensible que le symbole phonétique. Toutefois, il faut tenter de prononcer les deux lettres en même temps:
- le groupe de lettres "dj" [], pour le son du français "djinn", de l'anglais "jean", de l'italien " gelato";
- le groupe de lettres "gb" [gb];
- le groupe de lettres "kp" [kp];

Plus difficile

- le groupe de lettres "bh" [] pour exprimer le son "b" mais sans expirer;
- le groupe de lettres "ng" [ŋ] pour le son nasal du français "camping", de l'anglais "insect", de l'italien "fango".
  • Pour certains sons, vraiment nouveaux pour le francophone, on a retenu une lettre qui pourra ne pas être immédiatement intuitive.
- la lettre "e" [ɪ], en français i ≈ é (ang; bit);
- la lettre "ö" [ʊ], en français o ≈ eu (ang; put);
- la lettre "l" [l,r...] en français généralement l ≈ r roulé* mais dépend souvent de la position dans le mot et du locuteur.
  • Enfin, on a a renoncé à retranscrire dans l’écriture proposée les différences tonales (haute, moyenne, basse) des voyelles du néyo. C'est un parti pris drastique car ces différences tonales changent le sens des mots comme celui des phrases. Mais si on ne pratique pas une langue à tonale (ref), cette retranscription graphique reste intraduisible à l'oral. D'autre part, les symboles (diatrique : ‘ - ‘) utilisées couramment pour retranscrire les tonales ne sont pas toujours aisées à taper sur un clavier et interfèrent avec la retranscription des voyelles “é” et “è”.en français.
  • Comme pour l’ensemble des phonèmes utilisés, les initiés retrouveront la transcription des tonales en phonétique (API ou IPA).

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. [1], Passage de l'oral à l'écrit.
  2. « http://greenstone.refer.bf/collect/thef/index/assoc/HASH7657/2b41c723.dir/CS_00667.pdf » (ArchiveWikiwixQue faire ?). Consulté le 2014-09-19, Approche systématique du newole.
  3. [2], Conférence de Niamey pour la transcription et l'harmonisation des langues africaines - 1978.
  4. [3], Politique linguistique ivoirienne.
  5. w:SIL International, Société Internationale de Linguistique : organisation non gouvernementale de confession chrétienne évangélique.
  6. Clavier américain
  7. Clavier français
  8. Clavier portugais
  9. Systèmes alphabétiques des langues africaines, base de données interactive de l'ouvrage Alphabets des langues africaines publié en 1993 par le Bureau régional de l'UNESCO à Dakar, Sénégal, édité par Rhonda L. Hartell.
  10. Vocabulaire comparatif de plus de 60 langues ou dialectes parlés à la Côte d'Ivoire, Paris, E. Leroux, 1904.
  11. Essai de manuel de la langue néouolé parlée dans la partie occidentale de la Côte d'Ivoire, Publication : Paris : E. Leroux, 1905.

Liens externes[modifier | modifier le wikicode]