Lutte contre les maladies infectieuses/Les bénéficiaires

Leçons de niveau 13
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Les bénéficiaires
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Chapitre no 4
Leçon : Lutte contre les maladies infectieuses
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Après avoir étudié les causes et les facteurs de développement des maladies infectieuses, puis vu comment s’organise la lutte, nous proposons de distinguer différents secteurs à qui celle-ci bénéficie : d’une part les populations, d’autre part l’industrie pharmaceutique, et finalement le secteur militaire.

Les populations[modifier | modifier le wikicode]

Campagne de vaccination du ministère de la Santé contre la variole et la rougeole (1979).

Le développement de traitements, de techniques de vaccination et l'éducation aux mesures d'hygiène sont des éléments clés du recul des maladies infectieuses et de la mortalité dans les pays du Nord depuis la fin du XIXe siècle. Aujourd'hui, les principales causes de mortalité dans ces populations ne sont plus les maladies infectieuses, mais les maladies chroniques et dégénératives, ainsi que les accidents. On parle de transition épidémiologique, ou de transition sanitaire. À l'échelle mondiale, la peste et le choléra qui ont provoqué jusqu'au XIXe siècle de graves flambées épidémiques sont aujourd’hui limités à des réémergences ponctuelles, notamment en Afrique et en Asie. L'OMS parle de maladies réémergentes. La variole, dont on recensait encore dans les années 1950 50 millions de cas par an dont 15 millions mortels, a pu totalement être éradiquée de la population mondiale en 1977, grâce aux campagnes de vaccination et à la diffusion des mesures d'hygiène.

On pourrait donc penser que le genre humain tend à maîtriser l'impact des maladies infectieuses sur les populations. Pourtant, l’apparition de nouvelles maladies depuis les années 1970 et les épidémies qu’elles ont pu engendrer remettent en question l'efficacité des outils développés pour lutter contre. En 1976, on découvre par exemple en Afrique centrale le virus Ebola, caractérisé par une fièvre hémorragique mortelle dans 50 % à 90 % des cas. On répertorie depuis 1976 plusieurs cas d'épidémies, entrainant chacune entre une dizaine et plusieurs centaines de décès. Pourtant, actuellement, il n'existe toujours aucun traitement ni aucune mesure de vaccination appliquée à l'humain contre ce virus.

Autre exemple : les craintes de pandémie dans les années 2000 suite à la découverte du SRAS, du virus de la grippe aviaire, puis de la grippe porcine. D'autre part, l'émergence de souches résistantes aux antibiotiques oblige la recherche médicale à continuer ses travaux pour développer de nouvelles mesures de traitement et de prophylaxie permettant la protection des populations.

L'industrie pharmaceutique[modifier | modifier le wikicode]

On appelle industrie pharmaceutique le secteur économique regroupant les activités de recherche, de commercialisation et de fabrication des médicaments. Ses acteurs sont les laboratoires pharmaceutiques et les sociétés de biotechnologie, pesant un poids très lourd dans l'économie mondiale, on peut prendre pour exemple le chiffre d'affaires du grand laboratoire Pfizer en 2009, de 50 milliards de dollars[1]. Elle doit répondre à une demande grandissante sous l'effet du vieillissement de la population, un accès facilité aux services de santé dans de plus en plus de pays, l’augmentation de maladies de longue durée comme le diabète, l'apparition de nouvelles maladies et la réponse à de nouveaux besoins liés à une amélioration de la compréhension du corps humain, comme les médicaments contre le stress.

Répondre à cette demande pose de nombreux défis, le premier étant une grande prise de risque de la part des laboratoires. En effet il est très difficile de mettre au point de nouveaux médicaments efficaces dans de courts délais, en particulier pour traiter les maladies émergentes dont la compréhension requiert énormément de recherches. Il est aussi très difficile d'obtenir des autorisations de mise sur le marché, les autorités de santé étant extrêmement vigilantes et exigeantes, en particulier après le scandale du médiator et la combinaison de pilules contraceptives avec des vaccins.

Le secteur militaire[modifier | modifier le wikicode]

Logo de l'organisme militaire américain de recherche sur les armes biologiques.

L’utilisation de maladies infectieuses pour le combat présente l’avantage d’avoir des capacités de destruction très élevées et durables pour un moindre coût par rapport aux armes chimiques ou conventionnelles, un rapport du l’US Army de 1981 partiellement publié aujourd’hui[2] affirme par exemple que le coût par mort lors d’une attaque par insectes véhiculant la tularémie reviendrait à 0,29 $ de 1976 par mort, soit 1,20 $ aujourd’huir <ref>http://www.dollartimes.com</ref>. L’ampleur des destructions provoquées par une telle arme est néanmoins difficile à canaliser, ce qui justifie le fait que malgré d’importants programmes des recherche menés entre la Seconde Guerre mondiale et la fin de la guerre froide, il est communément admis que l’arme biologique n’a été qu’une seule fois utilisée sur le terrain, par l’Empire japonais[3].

Aujourd’hui les pays occidentaux déclarent officiellement ne plus s’intéresser à la production d’armes biologiques offensives : les États-Unis en 1968[4] avec la destruction de telles armes en 1973[5] pour créer un an plus tard l’USAMRIID, organisme de recherche sur la protection contre de telles armes[6] , ou les programmes anglais et français délaissés dans les années 1960 au profit de l’armement nucléaire. Malgré l’existence dans les années 1970 du Projet Coast sud-africain visant à disséminer des épidémies dans les populations noires, on ne peut que soupçonner des pays comme l’Irak, la Corée du Nord ou la Syrie d’avoir essayé de développer de tels programmes d’armement. Le potentiel de destruction des maladies infectieuses peut intéresser aussi le bioterrorisme, bien qu’on ne reporte officiellement aucune autre attaque que les lettres infectées à l’anthrax en 2001[7].

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_plus_grandes_entreprises_pharmaceutiques
  2. http://www.thesmokinggun.com/documents/crime/attack-killer-mosquitoes-0
  3. https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_entomologique#Japon
  4. Arme biologique
  5. http://www.projet22.com/histoire-29/les-services-de-renseignements/article/les-programmes-de-guerre
  6. http://www.usamriid.army.mil/aboutpage.cfm
  7. Bioterrorisme