France de la IIème République/La Révolution de 1848 et la République sociale

Leçons de niveau 14
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La Révolution de 1848 et la République sociale
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Chapitre no 2
Leçon : France de la IIème République
Chap. préc. :Aux origines de 1848
Chap. suiv. :La dérive de la République
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Le 22 février marque le début de l'année politique 1848. Cette journée révolutionnaire sonne le début d'un bouleversement profond en France.

La Révolution de février[modifier | modifier le wikicode]

Le mardi 22 février 1848, bien qu'un mouvement soit en effet en place, avec des soutiens (ouvriers, étudiants...), des leaders (Adolphe Thiers, Odilon Barrot...), rien n'est concrètement mené.

Le mercredi 23 février, le roi Louis-Philippe Ier renvoie Guizot. Les manifestants viennent se moquer sous sa fenêtre, et l'armée réprime le mouvement : vingt personnes sont tuées.

Le jeudi 24, Adolphe Thiers refuse de mener un gouvernement, Odilon Barrot accepte. À midi, les Tuileries sont attaquées, Louis-Philippe Ier démissionne en faveur de son petit-fils, le Comte de Paris (non reconnu). Il s'enfuira le 2 mars en Angleterre.

Au soir, la monarchie est vacante : la République est proclamée.

Le gouvernement provisoire[modifier | modifier le wikicode]

Dupont de l'Eure, ancien député du Directoire, est président du gouvernement provisoire, composé de républicains modérés (Alphonse de Lamartine, Garnier-Pagès, Arago, Crémieux, Marie), de démocrates sociaux (Louis Blanc et Albert, un ouvrier) et de radicaux (Ledru-Rollin, Marrast, Flocon). Réuni à l'Hôtel de Ville de Paris, le gouvernement mène un travail remarque et efficace en très peu de temps.

Le 25 février, la République est proclamée officiellement. Le drapeau tricolore est sauvé : face à l'obstination de certains d'imposer le drapeau rouge, Lamartine prononce un discours en faveur de ce drapeau né durant la Révolution française.

Le 26 février, la peine de mort pour raisons politiques est abolie. Louis Blanc crée les Ateliers Nationaux.

Le 2 mars, pour la première fois dans le monde, le suffrage universel masculin est mis en place : 8 500 000 hommes de plus de 21 ans voteront désormais. Une indemnité parlementaire de 25 Francs par jour est instaurée.

Le 4 mars, Victor Schoelcher abolit l'esclavage dans les colonies.

Le 8 mars, la garde nationale est ouverte à tous les citoyens.

Jusqu'en mai 1848, une période très libre est en place. Les journaux se multiplient, les clubs renaissent. La troisième notion française apparaît : la fraternité.

Mais des violences persistent : les usines voient se développer le luddisme, qui consiste à casser des machines.

Les élections à l'Assemblée constituante[modifier | modifier le wikicode]

Le 23 avril 1848 (jour de Pâques), 8 500 000 hommes se rendent aux urnes. Pour cette grande première, des journalistes du monde entier sont en France. C'est un scrutin départemental qui élit une Assemblée unique de 900 députés. 85% de participation.

Les conservateurs l'emportent : Adolphe Thiers, Auguste Blanqui et Raspail sont battus.

Un nouveau gouvernement est en place, réduit à cinq membres : Arago, Lamartine, Ledru-Rollin, Marie et Garnier-Pagès.

Les journées de juin[modifier | modifier le wikicode]

Les journées de juin présente une violence encore aujourd’hui sous-estimée et peu mise en lumière par les historiens et enseignants.

Le 12 mai 1848, l'Assemblée constituante interdit aux clubs de présenter des pétitions. Le 15 mai, le Comité central des clubs organise une manifestation de soutien à une cause polonaise. L'arrestation est violente : mouvement décapité, leaders (Blanqui, Barbès) arrêtés.

Le 22 juin, la Commission du Gouvernement tente de supprimer les Ateliers nationaux. Il réduit l'indemnité journalière des chômeurs, « payés à ne rien faire » (1 F > 0,50 F).

Du 23 au 26 juin, les Journées de juin prennent place comme des manifestations et des protestations : le 23 juin, des barricades sont créées. Le lendemain, l'Assemblée déclare l'état de siège. Elle charge le général Cavaignac de réprimer le mouvement. 5000 personnes seront tuées, 11000 déportées en Algérie. Les clubs sont fermés.


Dès lors, la République se gèle et cesse d’être celle des progrès sociaux, de l'abolition de l'esclavage, de la fin de la Monarchie.