Châteaux forts en France/Les fonctions du château fort au XIIe siècle

Une page de Wikiversité, la communauté pédagogique libre.

{{Chapitre

 | idfaculté = histoire
 | numéro    = 5
 | précédent = [[../Évolution des modèles de châteaux forts/]

La défense[modifier | modifier le wikicode]

Le château sert de refuge et d'abri : il offre une protection militaire aux habitants de la région.

  • La bassecour accueille les paysans réfugiés en cas d’attaque. Parfois, ce large espace accueille un marché (comme au pied du château du Puiset[1]). On y trouvait des écuries …
  • Le château protège aussi les personnes qui résident dans le château : les vassaux, la famille du seigneur, les serviteurs. Il protège aussi les richesses matérielles du propriétaire.
  • Le donjon servait de vigie, de plateforme d'observation ; il constituait le dernier réduit en cas d’attaque. Son plan pouvait être quadrangulaire, cylindrique (à Fréteval), polygonal (à Gisors, Provins, Fougères) ou ovoïde. L’épaisseur des murs variaient de 1,50 m à 4,50 m[2]. Il disposait de contreforts et le nombre d’ouvertures était limité (latrines, meurtrières pour le tir). La porte d’accès était en hauteur (on y parvenait par un plan incliné, une échelle ou une passerelle). Le rez-de-chaussée était souvent aveugle et vouté. Le passage entre les différents niveaux se faisait par des escaliers ou des échelles. Le confort était sommaire : quelques tentures et coffres, des cheminées, des latrines, des placards. Les niveaux étaient séparés par des planchers. Le donjon abritait parfois un oratoire.
  • Cette sécurité n’est pas gratuite : le seigneur réquisitionne des vivres parmi ses dépendants (réserves de nourriture en cas de siège= lard, avoine et foin pour les chevaux, céréales). Il exige la taille, un impôt arbitraire et exorbitant. Il réclame aussi des travaux gratuits et obligatoires de la part de ses dépendants : les corvées permettait d'entretenir l'édifice (curage les fossés, levées de terres, remplacement du bois des palissades, transport de pierres…) ; ces corvées sont de quelques jours par an : elles sont de plus en plus rachetées et des ouvriers sont payés pour faire les travaux.
  • Le château devait pouvoir tenir un siège : réserve d’armes, de munitions, de nourriture, puits

Le contrôle d’un territoire et des échanges[modifier | modifier le wikicode]

Le site castral est choisi pour ses qualités de défense mais aussi pour tirer parti de la circulation des Hommes et des marchandises : à un carrefour routier, près d’un pont, au débouché d’un défilé naturel … Les sites en hauteur permettent d’observer et de contrôler une région.

Le symbole d’un pouvoir banal[modifier | modifier le wikicode]

Il semble que c’est la principale fonction de l’édifice[3] :

  • C'est le lieu de la justice seigneuriale ou féodale : la salle de réception pouvait servir de salle de tribunal ; l’aula était également destinée aux banquets ; le donjon pouvait contenir un cachot.
  • convocation à l’ost
  • collecte des redevances
  • dans le donjon se trouvent les archives seigneuriales, le trésor. La grosse tour est le symbole visible de la puissance du maitre. Celui de Montbazon mesure 19,65 m sur 13,75 m au sol. Le donjon de Loches a une hauteur de 37 mètres.

Le château est un lieu de vie[modifier | modifier le wikicode]

  • Chapelle desservie par des chanoines ou un chapelain ; se situe dans la bassecour
  • La bassecour est l’endroit où les futurs chevaliers s’entrainent.

Références[modifier | modifier le wikicode]



  1. Robert Fossier, Enfance de l'Europe, aspects économiques et sociaux,, vol. tome 1
    L'Homme et son espace, Presses Universitaires de France, 1er janvier 1989, Broché, 624 pages p. (ISBN 978-2130423461), p. 440 
  2. François Bercé, Jean-Pierre Babelon, Caisse nationale des monuments historiques et des sites, Le Château en France, Berger-Levrault, coll. « Hors Collection Art », 1er janvier 1995, Broché, 421 pages p. (ISBN 978-2701306681), p. 36 
  3. Robert Fossier, Enfance de l'Europe, aspects économiques et sociaux,, vol. tome 1
    L'Homme et son espace, Presses Universitaires de France, 1er janvier 1989, Broché, 624 pages p. (ISBN 978-2130423461), p. 403