États-Unis et le monde depuis les « 14 points » de Wilson/Étapes de l'affirmation

Leçons de niveau 13
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Étapes de l'affirmation
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Chapitre no 3
Leçon : États-Unis et le monde depuis les « 14 points » de Wilson
Chap. préc. :Caractéristiques de la puissance
Chap. suiv. :Déclin de la puissance
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Les étapes de l'affirmation de la puissance américaine
Uncle Sam, vers 1900.

Progressivement pendant tout le XXe siècle, les États-Unis vont s'affirmer : d’abord simple puissance parmi d'autres, mais loin des affaires européennes, les deux guerres mondiales vont forcer les Américains à prendre leur place de leader parmi les nations, en tant qu'une des deux superpuissances lors de la guerre froide, puis en tant qu'unique hyperpuissance actuelle.

Articles détaillés : Politique étrangère des États-Unis ; Interventions militaires des États-Unis dans le monde.

Une des grandes puissances[modifier | modifier le wikicode]

Dès 1900[modifier | modifier le wikicode]

NB : cette section est antérieure à 1917, donc un peu hors-sujet par rapport aux limites chronologiques du thème.

Les États-Unis deviennent une grande puissance dès le XIXe siècle, mais limitée dans un premier temps uniquement au continent américain. Ce continent est considéré comme la chasse-gardée des États-Unis, qui vont s'efforcer d’en chasser les puissances européennes (Espagnols, Britanniques, Français, etc.) : c’est la « doctrine Monroe ».

La présidence de Theodore Roosevelt de 1901 à 1909 (à ne pas confondre avec Franklin Delano Roosevelt, président de 1932 à 1945) est marquée par une politique extérieure musclée :

Articles connexes : Corollaire Roosevelt et Expansion outre-mer des États-Unis.

Première Guerre mondiale : 1917-1918[modifier | modifier le wikicode]

Oncle Sam, l'un des symboles américains, utilisé pour le recrutement des troupes américains durant la Première Guerre mondiale.

Article connexe : La Première Guerre mondiale, guerre totale et expérience combattante

L'entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale en 1917 constitue une première étape de leur entrée dans leur rôle de grande puissance. Pour la première fois de leur histoire, les États-Unis se sont engagés dans un conflit important extérieur au territoire américain. Comme ils sont devenus la première puissance économique de la planète, leur intervention fait basculer l'équilibre des forces belligérantes dans le camps allié.

Le niveau de richesse des États-Unis est notamment visible lors de leur arrivée en France : les Français, confrontés à un rationnement depuis le début de la guerre, vont se retrouver en présence d'une société d'abondance. Les Américains donnent aux civils français du savon, du chocolat, du chewing-gum (une découverte pour les Français), des cigarettes de tabac blond ou des boîtes de conserve. La solde des sammies (soldats américains) est équivalente à celle des officiers français. On assiste à un véritable échange culturel, entre les États-Unis et l'Europe, suscitant pour une partie de la population le « balbutiement de la mondialisation ».

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Le texte du Fourteen Points Speech est disponible sur Wikisource.

Le président Wilson amène une nouvelle façon de concevoir la politique internationale, qualifiée de généreuse et de « naïve » par ses homologues européens, avec notamment la création de la Société des nations. La vision américaine ne s'est pas imposée auprès des Européens et le refus de ratification du traité de Versailles par le Congrès américain entraine le repli isolationniste des États-Unis.

Entre-deux-guerres : 1918-1941[modifier | modifier le wikicode]

Pendant l’entre-deux-guerres, les États-Unis d'Amérique se désengagent des affaires européennes et remettent en place leur politique d’isolationnisme.
Articles détaillés : Isolationnisme américain ; America First.

Les différents succès du Japon en Asie et de l'Allemagne en Europe de 1936 à 1941 ne changèrent pas l'attitude de la population américaine vis-à-vis d'affaires jugées lointaines et ne concernant pas l'Amérique. Le Congrès vota une série de lois de neutralité (neutrality acts) qui imposèrent au gouvernement le principe de la non-intervention, alors que le président Franklin D. Roosevelt était partisan de l’interventionnisme.
Articles détaillés : Politique de bon voisinage ; Histoire des États-Unis de 1918 à 1945.

Roosevelt fournit quand même un peu d'aide aux républicains espagnols (volontaires de la brigade Abraham Lincoln), aux Chinois (pilotes de l’escadrille des « Tigres volants ») puis à partir de 1939 aux Français (par des livraisons d'avions Curtiss H75) et aux Britanniques (livraisons de 50 destroyers pour servir d'escorteurs). En mars 1941, Roosevelt lance le programme prêt-bail qui permet d'équiper massivement d'autres pays ; en juillet 1941, il fait débarquer des Marines en Islande pour y éviter une invasion allemande.

Mais c’est seulement l’attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941 qui va avoir l'effet d'un électrochoc pour la population américaine. La guerre est déclarée avec l'Allemagne le 11 décembre 1941.
Article connexe : Plans de guerre des États-Unis.

Une des deux superpuissances[modifier | modifier le wikicode]

Seconde Guerre mondiale : 1941-1945[modifier | modifier le wikicode]

Débarquement des Américains en Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale.
Test Trinity le 16 juillet 1945, le premier essai nucléaire dans le cadre du projet Manhattan.

Article connexe : La Seconde Guerre mondiale : guerre d'anéantissement et génocides.

L'intervention américaine dans la Seconde Guerre mondiale, bien que tardive à partir de décembre 1941, est déterminante : les États-Unis deviennent l'arsenal des Alliés (The Arsenal of Democracy selon Roosevelt) en fournissant massivement les Britanniques, les Soviétiques, les Chinois et les Français en essence, chars, jeeps, nourritures et avions.
Article détaillé : Programme prêt-bail.

Mais la montée en puissance des forces armées américaines est lente : la conscription est votée le 20 décembre 1941 (l'US Army n'aligne que 100 000 hommes en 1940, à comparer avec les cinq millions de Français mobilisés en 1939) et la mobilisation industrielle commence à peine (le Victory Program est lancé seulement en janvier 1942). Le temps d'entraîner les treize millions d'Américains enrôlés sous l'uniforme pendant la guerre et de lancer la production des usines où travaillent six millions de femmes, il faut attendre 1943 pour les premières opérations de grandes envergures.

Les États-Unis se battent sur deux fronts, en Europe mais aussi dans le Pacifique. Juin 1944 est d'ailleurs symbolique avec deux opérations de débarquement presque simultanées : le débarquement de Normandie et celui aux Mariannes (avec notamment le « tir au pigeons des Mariannes »). C'est les forces américaines quasiment seules qui écrasent les Japonais.
Article détaillé : Guerre en Asie et dans le Pacifique ; L'Allemagne d’abord.

À la fin de 1945, les États-Unis dominent le monde : ils ont permis la libération de l'Europe et de l'Asie, occupant le Japon et une partie de l'Allemagne. Les États-Unis sont devenus le centre économique mondial, possédant les deux tiers du stock d'or mondial. Ils ont le monopole de l'arme atomique (bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki).

Guerre froide[modifier | modifier le wikicode]

Les sphères d'influence des deux supergrands vers 1980.
« We're here to bring democracy ! Repeat it after me DE-MO-CRA-CY ! »

Alors qu'en 1919 les États-Unis s'étaient désintéressés des affaires mondiales, en 1945 ils se lancent au contraire dans une politique d'intervention :

Les États-Unis tentent d’abord de contenir l'influence soviétique, ce containment (« endiguement ») étant théorisée par la doctrine Truman. Dans la pratique, le gouvernement américain lancent le plan Marshall (une aide économique à l'Europe occidentale) en 1947, établie un pont aérien en réaction au blocus de Berlin en 1948-1949 et organise l’OTAN comme une alliance militaire défensive en 1949.

À partir des années 1950, les États-Unis mènent une politique plus agressive, dite de Rollback (« refoulement ») : d’une part ils interviennent militairement en Corée (1950-1953), au Viêt Nam (1964-1973), à la Grenade (1983) et à Panama (1989) ; d’autre part ils mènent des actions indirectes, souvent menées par la CIA, comme en Iran en 1953 (coup d'État), au Guatemala en 1954 (insurrection), à Cuba en 1961 (baie des Cochons), en Angola à partir de 1972 (UNITA), au Nicaragua (Contras) et en Afghanistan (aide aux moudjahidines) de 1979 à 1989.
Articles connexes : Bases US à l'étranger ; Doctrine Johnson ; Doctrine Nixon ; Doctrine Reagan ; Guerre par procuration ; Guerre sale.

Le complexe militaro-industriel américain bénéficie largement de la course aux armements nucléaires (les deux superpuissances essayant chacune d’avoir plus d'armes nucléaires et d'ICBM que l'autre) ainsi que de la course à l'espace, les deux courses étant très liées.
Articles détaillés : Crise du Spoutnik ; Équilibre de la terreur ; Initiative de défense stratégique.

La seule hyperpuissance[modifier | modifier le wikicode]

Post guerre froide[modifier | modifier le wikicode]

Avec la disparition de l'Union soviétique, les États-Unis se retrouvent sans adversaire à leur taille, d'où le remplacement de la notion de superpuissance (utilisée lors de la guerre froide) par celle d'hyperpuissance (car peu contestée). En 1990, le président George Bush évoque un « nouvel ordre mondial »[1] dans lequel les États-Unis doivent avoir le rôle de leader, voir de « gendarme du monde ». Cette conception de la gouvernance mondiale est appliquée lors de la guerre du Golfe de 1990 à 1991, le gouvernement américain regroupant une vaste coalition d'États avec l'autorisation de l’ONU pour corriger l'Irak qui venait d'envahir le Koweït. Cette politique d’interventions plus ou moins multilatérales se poursuit pendant les années 1990, en Somalie (1993), en Haïti (1994), en Bosnie (1995) puis au Kosovo (1999) ; la diplomatie américaine obtient la signature des accords d'Oslo (entre Palestiniens et Israéliens, en 1993) et de Dayton (entre Serbes, Croates et Bosniaques, en 1995).

Carte des six commandements unifiés américains : AFRICOM (Afrique), CENTCOM (Moyen-Orient), EUCOM (Europe), NORTHCOM (Amérique du Nord), PACOM (Asie–Pacifique) et SOUTHCOM (Amérique latine). S'y rajoute le STRATCOM (Strategic Command et Space Command).

Les attentats du 11 septembre 2001 changent la situation : le président George W. Bush lance la « guerre contre le terrorisme », comprenant un volet antiterroriste (renseignements, opérations de police et des forces spéciales) ainsi que des guerres préventives en Afghanistan (depuis 2001) et en Irak (2003-2011), cette dernière menée de façon unilatérale sans l'aval de l'ONU. des Rogue States (« États voyous ») sont définis par le gouvernement américain : Cuba, Libye, Syrie, Irak, Iran, Afghanistan, Pakistan, Corée du Nord, etc.
Articles connexes : Pax Americana ; Doctrine Bush.

L'élection de Barack Obama comme président voit un désengagement progressif américain (à cause du surendettement, la guerre coûtant très cher), avec le recours à une gouvernance mondiale beaucoup plus multilatérale (par exemple pendant la guerre civile libyenne en 2011). Cela n'empêche pas la poursuite des bombardements dans les zones tribales du Pakistan depuis 2006, à grand renfort de drones.

Une hyperpuissance contestée[modifier | modifier le wikicode]

Déclin de la puissance

Note et références[modifier | modifier le wikicode]